La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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samedi 12 Avr, 2025
Catégorie : Actu flash

« La Fonderie » (?!) pourrait devenir un référent pour la métallurgie moderne

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Le projet « La Fonderie », porté par Arc Institut et inauguré symboliquement ce 4 avril 2025 lors d’une visite de chantier, ambitionne de faire de Valence un pôle national de référence pour les métiers de la métallurgie. Cette future pépinière d’entreprises dédiée aux savoir-faire métallurgiques s’inscrit dans une volonté claire : relocaliser, fédérer et moderniser un secteur stratégique pour l’industrie française.

Une première en France pour les métiers du métal

Située au cœur de la zone de Briffaut à Valence, dans un bâtiment en brique à l’allure néo-industrielle, La Fonderie se présente comme la première structure en France spécifiquement dédiée à l’accueil et à l’accompagnement d’entreprises de la métallurgie.

Conçue comme un espace de production, de collaboration et de formation, cette pépinière vise à réunir sous un même toit des chaudronniers, tuyauteurs, métalliers, charpentiers métalliques, ferronniers ou encore constructeurs de structures métalliques.

À travers ce projet, Valence affirme sa volonté de réindustrialisation territoriale ciblée, et capitalise sur les savoir-faire techniques et humains encore présents dans la région.

Un projet d’écosystème, pas simplement un bâtiment

« La Fonderie n’est pas un local partagé : c’est une vision collective, une plateforme de synergies industrielles entre entreprises du métal », résume Thomas Calleja, président d’Arc Institut et initiateur du projet.

L’ambition est de créer un écosystème complet, combinant :

  • des ateliers de fabrication partagés ou privatifs,

  • des espaces de prototypage et de modélisation,

  • des zones d’exposition et de démonstration de savoir-faire,

  • des services mutualisés (logistique, administration, accompagnement entrepreneurial),

  • et à terme, un programme de transmission et de montée en compétences.

Ce modèle s’inspire de ce qui se fait déjà dans certaines filières (textile, numérique, alimentaire), mais reste encore inédit dans le domaine du métal, pourtant fortement touché par les tensions sur les compétences et la raréfaction des jeunes profils qualifiés.

Un outil de reconquête industrielle pour le territoire

Ancré dans le tissu économique de Valence et de la Drôme, La Fonderie ambitionne aussi un rayonnement national. Elle s’adresse autant aux artisans indépendants qu’aux PME industrielles souhaitant mutualiser les ressources et les outils de production.

Dans un contexte où la souveraineté industrielle revient au premier plan des politiques publiques, ce type d’initiative offre une réponse pragmatique aux enjeux de relocalisation, de circuits courts, et de production à valeur ajoutée.

L’approche collaborative, centrée sur l’excellence des savoir-faire manuels et industriels, répond aussi à une demande croissante de fabrication sur mesure, de réactivité dans les délais, et de qualité dans les finitions – des attentes fortes sur les marchés du bâtiment, de l’énergie, de l’agencement ou de la scénographie.

Un appel aux « Metalworkers » de demain

Avec ses ateliers modulables, ses équipements mutualisés et son architecture pensée pour l’usage industriel, La Fonderie lance désormais un appel aux professionnels de la métallurgie prêts à s’implanter ou à se relancer à Valence.

L’équipe porteuse du projet affirme que plusieurs structures se sont déjà positionnées, et que des discussions sont en cours avec des acteurs régionaux et nationaux. Il reste encore de la place pour compléter le collectif de départ.

Un accompagnement sur mesure sera proposé aux futurs occupants : aide à l’installation, à la gestion, à la visibilité, et mise en réseau avec d’autres donneurs d’ordre industriels ou architectes.

Un projet qui fait écho aux enjeux industriels d’Auvergne-Rhône-Alpes

La Fonderie s’inscrit pleinement dans la dynamique régionale autour de la réindustrialisation, du développement des tiers-lieux productifs et de la valorisation des filières historiques. Le projet pourrait d’ailleurs inspirer d’autres initiatives similaires dans des bassins industriels en reconversion, ou des territoires en quête de relance.

Avec son ancrage local, son modèle économique collaboratif et sa vocation à structurer une filière, La Fonderie pourrait devenir un référent pour la métallurgie moderne, celle qui assume ses racines artisanales tout en intégrant des technologies, des process et des logiques de marché contemporaines.

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EN IMAGES : La Fonderie, une future pépinière de la métallurgie à Valence

Les travaux de La Fonderie ont démarré il y a deux ans à Valence © Radio France – Emma July

Publié le 

A Valence, Thomas Calleja a installé son entreprise rue des Huguenots. Dans cet espace de près de 2 000 mètres carrés, il souhaite accueillir d’autres métallurgistes indépendants. Un moyen de mutualiser des locaux vastes, du matériel sidérurgique mais aussi des compétences.

Depuis 2 ans, Thomas Calleja, soudeur, a entrepris un vaste projet : créer une pépinière rassemblant 10 à 15 indépendants de la filière du métal. Rue des Huguenot à Valence, il a déjà fait sortir de terre l’atelier de son entreprise et un préau. L’atelier de 450 mètres carrés accueil ses 4 salariés, le préau ses machines. Deux autres ateliers sont en construction, pour créer un ensemble de 2 000 mètre carrés. Un bel espace, qu’il souhaite mutualiser avec d’autres PME et des métallurgistes indépendants.

Thomas Calleja a déjà construit la structure métallique d'un deuxième atelier et d'une mezzanine de 500 et 200 mètres carrés.
Thomas Calleja a déjà construit la structure métallique d’un deuxième atelier et d’une mezzanine de 500 et 200 mètres carrés. © Radio France – Emma July

Faire des économies : financières et d’espace

Pour finaliser le complexe de bâtiments, Thomas estime qu’il faut encore 4 mois de travaux. Ensuite, l’aventure pourra commencer. En Drôme-Ardèche, il a recensé 300 sociétés d’un à deux salariés dans le secteur du métal. Son objectif : louer l’espace dont il dispose à des indépendants pour les aider à se lancer. « J’ai commencé dans un petit garage de 200 mètres carrés. Il y a certaines machines qui sont énormes et qui pèsent près de 20 tonnes, donc il faut avoir de l’espace »En mutualisant, les entreprises auront moins de machines à acheter et un grand espace commun pour les utiliser. « On aura un atelier bien équipé, avec des moyens de manutention et de chargement. On aura des camions, des nacelles. On pourrait s’équiper comme une grande entreprise en restant petits« , explique le soudeur, les yeux pleins d’étoiles.

Actuellement, il héberge déjà Eric Faucher. Il est indépendant, à mi-temps, avec sa société arc-design-soudage. Ici, il paye un loyer qu’il ne trouve nulle part ailleurs : « Dans la configuration actuelle on est autour de 500 euros car une partie n’est pas terminée. Ensuite, on sera plutôt autour 2 500 euros. C’est un loyer extrêmement intéressant et qui me permet d’être flexible« , estime ce soudeur, qui a aussi une activité de salarié à côté.

A terme, Thomas Calleja aimerait également faire des économies sur divers postes : communicant, secrétaire et commercial. Des services, qu’il ne peux pour l’instant pas s’offrir. Pour les travaux, il a déjà investit plus d’un million d’euro.

Mutualiser les savoirs et les techniques

L’entreprise de Thomas Calleja, ARC INSTITUT, est spécialisée dans la soudure fine et la soudure orbitale. « Moi je travaille plutôt sur ce qui est brute et très épais », explique Eric Faucher. Deux savoir-faire qui se complètent bien et qui leur permettent de mutualiser les clients : « On est pas concurrents, on est pas associés non plus mais on est partenaires ». Thomas Calleja travaille surtout sur des grosses pièces et serait, par exemple, ravie d’accueillir un indépendant qui confectionne des petits pièces de métal.

Thomas Calleja a construit son atelier de 450 mètres carrés avec une structure métallique style "Eiffel".
Thomas Calleja a construit son atelier de 450 mètres carrés avec une structure métallique style « Eiffel ». © Radio France – Emma July

Dans les locaux, les deux hommes ont aussi à cœur de faire de la formation. Premièrement à destination de clients qui auraient besoin d’apprendre à utiliser certaines machines. Ensuite, auprès de futurs métallurgistes qui souhaiteraient se confronter à la réalité du métier. « Il y a un delta entre l’apprentissage du métier et l’exercer dans de vraies conditions. L’idée c’est de leur faire des mises en situation de soudage réalistes : souder en étant couché, en étant dans une flaque d’eau ou bien dans un endroit encombré », précise Eric Faucher.

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