L’histoire d’une passion tradition & excellence
En matière de cloches d’églises et de carillons. Entre tradition et modernité, 7 générations de fondeurs se sont succédé à la direction de l’entreprise. Au total, ce sont plus de 120 000 cloches qui rythment le quotidien de villes et de villages à travers le monde entier et des cloches exceptionnelles qui ont marquées l’histoire de la fonderie.
La Fonderie PACCARD, c’est enfin le spécialiste de tous les équipements campanaires : jougs, battants, beffrois, moteurs de volée ou de tintement, horloges monumentales… Voici son histoire…
1796 : Le début d’une aventure campaniste
Nous sommes en 1796, à Quintal, petit village peuplé d’irréductibles Savoyards. En raison des outrages commis pendant la Révolution Française, il n’y a plus ni prêtre – le curé, réfractaire, a dû quitter le Presbytère – ni cloche. Les deux cloches de l’église ayant été réquisitionnées par les révolutionnaires pour être transformées en canons et en pièces de monnaie, donc l’église est fermée.
Le nouveau maire, élu en 1795, n’a qu’une idée en tête : rouvrir la petite église afin que revive le village. Il prend alors son bâton de pèlerin et s’en va trouver l’évêque auquel il exprime sa préoccupation qui est aussi celle de ses Quintalis.
« Vous aurez un prêtre quand vous aurez une cloche dans votre clocher ! » lui répond le prélat, désireux de s’assurer du sérieux de la demande. Il en faut plus pour décourager un Savoyard… Monsieur le Maire décide donc de réaliser la précieuse cloche. Pour cela, il fait appel à un saintier itinérant de bonne réputation, du nom de Jean-Baptiste Pitton. Arrivé sur place, notre homme sollicite les habitants du village afin que l’un d’eux lui serve d’apprenti. Privilège de sa situation ou hommage rendu par les Quintalis – l’histoire ne le dit pas – le Maire de la commune est désigné. Il a 24 ans et s’appelle Antoine Paccard…
Dans le clocher de Quintal sonne toujours la première cloche réalisée par Antoine Paccard en 1796 et elle témoigne de l’époque troublée où elle vit le jour : « Si je survis à la Terreur, c’est pour chanter le Bonheur ».
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1796-1857 : après la tourmente révolutionnaire
Aux côtés de Jean-Baptiste Pitton, Antoine Paccard découvre le métier de fondeur de cloches… et en tombe amoureux ! Il décide de devenir fondeur à son tour : il est alors loin de se douter qu’il lance une dynastie de fondeurs de cloches dont la renommée fera le tour du monde et perdurera encore sept générations plus tard…
Mais en 1796, tout n’est pas si simple pour Antoine Paccard. Il lui faudra, par exemple, attendre la signature du Concordat en 1801 pour que sa cloche puisse être hissée dans le clocher de Quintal. Pendant cette période troublée, Antoine n’hésitera d’ailleurs pas à risquer sa vie, en cachant dans sa grange, le missionnaire venu remplacer le précédent curé, arrêté par les révolutionnaires.
Précurseur, Antoine crée d’emblée une fonderie sédentaire, ce qui lui permet d’améliorer la qualité de ses cloches. A sa mort, ses fils Jean-Pierre et Claude Paccard continuent l’exploitation de la fonderie. Devant l’extension prise par la nouvelle industrie, ils font transférer l’usine de Quintal à Annecy-le-Vieux, entre 1854 et 1857. Ils se rapprochent ainsi de la gare d’Annecy, première du département, construite à la même époque, ce qui facilite grandement le transport des cloches et contribue au développement de l’entreprise.
1857-1989 : l’épopée d’Annecy-le-Vieux La « Fanfoué »
Jean-Pierre meurt prématurément, laissant seule sa veuve et leurs trois enfants. Afin de protéger ses fils des ambitions de leur oncle Claude, Françoise Paccard n’hésite pas à « porter le pantalon » pour aller travailler et diriger la fonderie « comme un homme ». En signe de respect, on l’appellera la « Fanfoué » (en patois, François se dit Fanfoué, tandis que Françoise se dit Fouèse). A la majorité de son aîné, Georges, elle lui transmet les rênes de l’entreprise, pour ne plus jamais y revenir. Bel exemple d’abnégation et de dévouement maternel…
Georges, Francisque et Victor Paccard, fils de Jean-Pierre, font prospérer l’entreprise qui, dès la fin du XIXème siècle, acquiert une réputation mondiale. Georges s’occupe de la direction technique ; il préside ainsi à la coulée de plus de 10 000 cloches. C’est à lui que l’on doit la beauté des formes des cloches PACCARD, la justesse de leur tonalité, l’ampleur de leur timbre et de leur harmonie. Il fut en France le principal promoteur des carillons dont la vogue, qui venait de Belgique, s’est répandue dans tout l’Occident. En 1891, il coule la plus grosse cloche de France : la « Savoyarde » du Sacré-Coeur de Montmartre.
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Bourdons et Carillons : la maîtrise du profil
Plus tard, Georges Paccard travaille avec ses fils, Joseph et Louis, les guidant de ses conseils. Après la première guerre mondiale, la fonderie produit un très grand nombre de cloches dont certaines particulièrement célèbres, comme la « Jeanne d’Arc ».
A cette époque déjà, 700 à 800 cloches sortent chaque année des ateliers, pour tous les pays du monde.
Grâce à Alfred Paccard (fils de Louis) et à ses cousins, Henri et Jacques, la fonderie devient le spécialiste mondial du carillon. Sa renommée tient à ses procédés de moulage, mais surtout à sa maîtrise du timbre et de la note.
En 1950, le gouvernement des États-Unis ne s’y trompe pas lorsqu’il commande 54 répliques de la fameuse « Liberty Bell » qui sonna l’Indépendance en 1776.
Depuis, la fonderie a réalisé de très nombreux carillons et sonneries pour ce pays. 05
La plus grosse cloche en volée du Monde
Grâce à ses qualités d’ingénieur et à sa passion pour les cloches, Alfred développe une technique spécifique pour la réalisation des carillons, travaillant sans relâche (parfois même la nuit dans une chambre tenant plus d’un atelier que d’un lieu de repos…) à l’amélioration du profil, garantie d’une bonne sonorité. Des centaines de cloches seront produites, avec, pour unique fin, de perfectionner la sonorité des cloches PACCARD, en garantissant la justesse et l’homogénéité du timbre, qualités auxquelles on reconnaît un véritable instrument de musique.
Ainsi naîtra la technique du modèle, qui permettra à l’entreprise de livrer un très grand nombre de carillons dont la qualité musicale reste inégalée encore à ce jour.
En 1978, suite au décès d’Alfred, son fils Pierre prend la direction de l’entreprise. Il signera, entre autres, deux réalisations magistrales. En 1986, la plus grosse sonnerie en volée du Monde : trois cloches de 6, 10 et 19 tonnes pour le Canada. Et, en 1998, il se voit confier la réalisation de la plus grosse cloche en volée du Monde, pour les États-Unis. L’envolée de ses 33 tonnes a marqué l’entrée dans le troisième millénaire, sonnant les douze coups de minuit, le 31 décembre 1999… Ingénieur comme son père, Pierre partageait, avec lui, son amour pour ses cloches. Une passion transmise à Philippe, qui entre dans l’entreprise en 1989, et à Cyril, qui rejoint à son tour la fonderie en 1995.