L’annonce du redressement judiciaire est un coup dur pour le bassin d’emploi du Haut-Jura. MBF Aluminium est le plus gros employeur de la ville de Saint-Claude L’entreprise de fonderie ex Manzoni-Bouchot, c’est 300 emplois. “Le Haut-Jura est suffisamment impacté en ce moment, on ne peut pas se permettre de perdre à nouveau des emplois” réagit Naïl Yalcin, délégué syndicat CGT MBF Saint-Claude.
Quelle est la situation économique de MBF ?
MBF était en cessation de paiement depuis la fin octobre, dans l’incapacité de régler ses dettes qui s’élèveraient à près de 10,5 millions d’euros selon la CGT (dettes fiscales, sociales, dettes au fournisseur et lease-back).
L’entreprise de fonderie avait déjà fait l’objet d’une procédure de redressement judiciaire en 2011.
Cette fois-ci, c’est un administrateur provisoire parisien qui a été nommé pour co-gérer l’entreprise avec l’actionnaire italien Gianpiero Colla. Les salariés auraient souhaité la nomination de Me Jeannerod, administrateur judiciaire qui s’était déjà occupé de MBF et qui connaît parfaitement l’automobile et les problématiques du bassin d’emploi du Haut-Jura.
Adeline Munarolo, directrice générale de la fonderie MBF Aluminium estime l’entreprise viable, car elle a entamé son virage vers l’hybride et l’électrique à partir des moteurs thermiques, son débouché traditionnel.
Selon la direction, les difficultés proviennent du « non-respect » par Renault de ses « engagements » de commandes de pièces pour les nouvelles motorisations hybrides. Elle a récemment assigné le constructeur devant le tribunal de commerce de Paris, pour une audience qui se tiendra début 2021, a précisé Mme Munarolo
Les employés de MBF veulent sauver leurs emplois.
Les salariés de MBF Aluminium avaient manifesté le 15 octobre pour défendre leurs emplois menacés à court terme. La direction de l’entreprise était à l’origine de la manifestation. Adeline Munarolo, directrice de l’entreprise franc-comtoise ne cachait pas sa colère après la publication, d’un rapport diligenté par la Direction générale des entreprises (DGE), au service du ministère de l’Économie et des Finances.
Cet écrit n’annonce pas des jours heureux pour les sous-traitants automobiles. Pour MBF, il pointe la possibilité de sauver l’entreprise, mais en sauvegardant la moitié des effectifs seulement.
Au total, 150 emplois pourraient disparaître. « À 150 salariés, l’usine ne peut pas tourner. C’est impossible. Il faut sauver les emplois. Nous l’assumons, c’est la direction générale qui lance cette manifestation », assurait Adeline Munarolo.
La CGT avait soutenu la manifestation. « On va demander à ce que les discours des politiques de réindustrialisation soient concrétisés. Il faut arrêter les discours de façade. C’est aux politiques d’imposer à Renault et à PSA de relocaliser l’activité », expliquait le 15 octobre Naïl Yalcin, délégué syndicat MBF Saint-Claude.
Selon ce dernier, la filière fonderie en France est en cours de restructuration. Les constructeurs automobiles pourraient préférer travailler avec un grand groupe comme GMD qui deviendrait le leader sur le secteur.
L’entreprise MBF est placée en redressement judiciaire pour une durée de 6 mois. Un point d’étape sera fait dans trois mois.