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Par : piwi
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jeudi 15 Sep, 2016
Catégorie : Wiki fonderie

La Fonderie de Niederbronn s’offre un sacré coup de jeune en préservant ses valeurs

Traces Ecrites News. Mathieu Noyer
C’est l’histoire d’une vieille dame qui endosse de nouveaux habits.
Descendante de la saga industrielle De Dietrich, la Fonderie de Niederbronn-les-Bains (Bas-Rhin) part à la conquête de nouvelles technologies et de nouveaux marchés, alors que son modèle de plus de deux siècles semblait immuable.
A la diversification de clientèle, s’ajoute la création d’un produit propre très innovant pour le grand public.
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A l’échelle d’une entreprise fondée en 1769, les dernières années marquent une accélération conséquente. Entre 2004 et 2010, la fonderie est sortie par étapes du giron des De Dietrich, les capitaines d’industrie qui ont façonné la vie économique et la vie tout court de l’Alsace du Nord.

Après le rachat de De Dietrich Thermique par le groupe hollandais Remeha, elle a été filialisée, puis reprise il y a six ans par Hugh Aiken. Cet investisseur privé américain qui vit en Alsace a immédiatement enclenché un investissement de 10 millions d’€ mis en service en 2012.

Car l’évolution capitalistique se double surtout d’une mutation technologique. Luc Maurin, un homme de fonderie (voir son portrait ci-dessous) en est chargé. « Depuis toujours, l’usine maîtrise la technique de la fonte grise pour la production de chaudières. Au prix d’un important effort de formation interne engagé il y a trois ans, elle a ajouté l’autre grande technique, celle de la fonte ductile ».

La décision ne découlait bien sûr pas du seul plaisir de changer. Pour améliorer leur rendement énergétique, les chaudières sont devenues à condensation, or celle-ci ne fait pas bon ménage avec la fonte. Il fallait donc trouver de nouveaux débouchés, qui se concentrent majoritairement dans la fonte ductile.

C’est ainsi que Niederbronn et ses 220 salariés livrent désormais des pièces pour le matériel de travaux publics, les pompes et compresseurs industriels, les groupes électrogènes, les machines-outils.

Sans oublier les énergies renouvelables, devenues un vecteur de croissance à partir d’une référence de choix : l’entreprise a achevé cet été l’équipement de la gigantesque ferme solaire « Noor 3 » de Ouarzazate au Maroc, qui fera fonctionner 7 400 miroirs de 150 m2 chacun.
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« La fonderie a fabriqué les carters inférieurs et supérieurs qui supportent les mécanismes d’orientation des miroirs », explique le directeur général. Forte de cette réussite, l’entreprise se sent pousser des ailes à l’export. « Nous prospectons en premier lieu l’Allemagne et le Bénélux, mais venons aussi de décrocher un premier marché aux Etats-Unis ».

Récemment, trois représentants commerciaux sur la France ont été embauchés. Le fait de partir à la pêche aux clients constitue une petite révolution culturelle, car pendant plus de deux siècles, la fonderie s’est résumée à une unité intégrée pour le seul compte des chaudières De Dietrich. Désormais, l’ancien propriétaire ne représente que 30 à 35 % du chiffre d’affaires.
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L’adjonction de la nouvelle technologie de fonte permet en outre à l’usine alsacienne de mouler des pièces de plus grande dimension et de façon plus automatisée. Selon le dirigeant, « ceci nous permet de mieux nous démarquer de la concurrence étrangère », représentée par l’Asie et la Turquie.

Remontée du chiffre d’affaires


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Le virage devient encore plus spectaculaire avec le « Gooker ». Ce produit amène la Fonderie à se frotter à la clientèle du grand public, en direct ou via ses distributeurs. De quoi s’agit-il ? D’un four-grill à bois astucieux dans son fonctionnement. « Il évite le contact des flammes avec les aliments et empêche les graisses de passer, en somme il rassemble les charmes du feu de bois sans ses nocivités », argumente Luc Maurin.
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Le Gooker évolue dans le haut de gamme : compter 2.000 à 2.700 €. Pour sa production, la Fonderie combine sa technologie historique pour la chaleur avec l’association à des partenaires inédits pour elle : un cabinet de design, Denovo et une agence de marketing, TCP (Gilles Auberger) qui l’ont convaincue de se lancer dans une opération Web sur le site de crownfunding KissKissBankBank.

« 48 exemplaires ont été vendus en 40 jours, objectif atteint. Nous avons commercialisé plus loin qu’imaginé, en Suisse et aux Pays-Bas, de sorte que nous visons désormais 500 ventes sur cette année et plus de 1 000 en 2017 », expose Luc Maurin.

L’innovation a été récompensée au célèbre Concours Lépine, par le prix du président du jury de l’édition 2016.

Toutes ces mutations « commencent à porter leurs fruits », résume Luc Maurin. La fonderie est remontée en 2015 à 24 millions d’€ de chiffre d’affaires, elle vise 29 millions cette année, tout près de son niveau de 2013 et ses 30 millions d’euros, qui a précédé le creux conjoncturel de 2014, à 25 millions. Celui-ci a été géré sans case sociale grâce à un accord de maintien de l’emploi fondé sur une remontée temporaire du temps de travail.

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lucmaurin (ESFF) Qui est Luc Maurin ?

Un homme du sérail, car à 48 ans, Luc Maurin a fait toutes ses armes dans la fonderie.
Diplômé de l’Ecole supérieure de fonderie de Sèvres, sa carrière l’a mené pour l’essentiel aux franges ouest de la nouvelle région Grand Est dans les fiefs traditionnels du métier, à la fonderie Salin dans la Meuse et aux fonderies de Brousseval en Haute-Marne.
Il a pris la direction du site de Niederbronn depuis trois ans.

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