A l’invitation du député du Morbihan Jean-Michel Jacques (Renaissance), la Direction générale de l’armement devrait prochainement visiter l’ex-fonderie de Renault à Caudan. Et étudier la possibilité d’y produire du matériel militaire, lui permettant ainsi de se diversifier.
Guillaume Roussange (Correspondant à Rennes) Les Echos
Son initiative a fait bondir les militants locaux de la Nupes dont une vingtaine d’entre eux ont manifesté, la semaine dernière, devant sa permanence d’Hennebont. Mais Jean-Michel Jacques, député (Renaissance) de la sixième circonscription du Morbihan n’en démord pas : selon lui, la fabrication d’obus de mortier consolidera l’activité de la Fonderie de Bretagne.
En novembre dernier, l’usine a été cédée à l’euro symbolique par Renault au fonds d’investissement allemand Callista. Et ce au grand dam des syndicats, en dépit de l’engagement du nouveau propriétaire de conserver les 290 emplois, au moins jusqu’en 2025, et de celui de Renault d’investir 32 millions d’euros pour moderniser l’outil industriel.
Diversification nécessaire
Pour Jean-Michel Jacques, la pérennisation du site passera obligatoirement par sa diversification . Celui qui a été également rapporteur de la loi de programmation militaire a donc proposé à la Direction générale de l’armement de venir « prochainement » visiter le site, afin « d’évaluer la possibilité et la capacité de l’usine à produire des obus de mortier. Cette solution permettrait en outre de consolider notre souveraineté industrielle nationale et de rentrer dans la logique d’économie de guerre consacrée dans la loi de programmation militaire 2024-2030 », a plaidé Jean-Michel Jacques.
La Fonderie de Bretagne connaît des difficultés depuis des années. Pour justifier sa vente, Renault indiquait ainsi que les pertes cumulées sur dix ans par l’usine avoisinaient les 110 millions d’euros.
A Caudan, l’outil industriel est vieillissant et surtout, peu polyvalent et très consommateur d’énergie. Le plan de modernisation annoncé par le nouvel actionnaire et Renault doit permettre de fabriquer des fontes plus complexes, celles dites « alliées » notamment, mais aussi d’améliorer la finition des pièces en développant l’ébarbage et le grenaillage.
Ainsi, le site pourrait prendre pied sur de nouveaux marchés, tels que le machinisme agricole, le matériel de TP, le ferroviaire… ou l’armement. Comme le rappelle Jean-Michel Jacques, qui a passé plus de vingt ans au sein des commandos marine, l’industrie de Défense pèse plus de 6.400 emplois dans le département du Morbihan.