La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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vendredi 02 Déc, 2022
Catégorie : Wiki fonderie

La fonderie d’Orléans Sifa placée en liquidation judiciaire par le tribunal

LA REPUBLIQUE DU CENTRE –

« Ça fait mal de voir ce grand gâchis… » La fonderie d’Orléans Sifa placée en liquidation judiciaire. Elle emploie soixante-dix-huit salariés. © Pascal PROUST

Sifa technologies – fonderie spécialisée dans les pièces automobiles – avec une poursuite d'activité de trois mois. Une nouvelle audience aura lieu le 11 janvier. D'ici là, la direction espère trouver une solution de reprise, en misant sur la diversification. Les salariés, eux, sont pessimistes.


« Ce n’est qu’un sursis », regrettent les salariés de l’entreprise Sifa technologies, présents, ce mercredi 30 novembre, au palais de justice d’Orléans. Le tribunal de commerce y a prononcé la liquidation judiciaire de la Société industrielle de fonderie d’aluminium, située dans la zone des Montées, à Orléans, avec une poursuite d’activité de trois mois.

Un juge-commissaire se rendra prochainement sur site afin d’analyser son éventuel avenir. Une nouvelle audience se déroulera le 11 janvier. Selon maître Marc Villefayot, avocat de Sifa, « il s’agira d’un point d’étape : pour vérifier que les mesures de la direction sont cohérentes afin de continuer la poursuite d’activité ; et pour examiner les solutions de reprise visant à sauvegarder le maximum d’emplois ».

Une accumulation de difficultés

Le groupe Alty, présidé par Patrick Bellity, a acquis, en 2016, la fonderie créée en 1936, spécialisée dans les pièces en aluminium des moteurs diesel. Durant ces trois mois, ce dernier espère donc « travailler avec des partenaires financiers » en vue d’une diversification. Évasifs, lui et Julien Barbrault, directeur général, évoquent la piste de l’industrie culinaire, « des métiers à forte valeur ajoutée ».

Patrick Bellity explique la malheureuse situation par une accumulation de difficultés :

« Le “dieselgate” en 2018 ; la crise du Covid-19 avec la fermeture de l’usine en 2020 ; la crise des semi-conducteurs, qui est toujours d’actualité. La guerre en Ukraine est la cerise sur le gâteau. Nous n’avons pas pu répercuter cette inflation généralisée sur nos prix de vente. »

Sans compter un marché de l’automobile en forte perte de vitesse et un virage vers l’électrique, prôné par le gouvernement, difficile à négocier.

Le chiffre d’affaires a fondu de moitié entre 2019 et 2021

Le chiffre d’affaires de Sifa technologies est passé de 13 millions d’euros en 2019 à 5,4 millions en 2021. Patrick Bellity confirme l’impossibilité de payer le prêt garanti par l’État (PGE), d’un montant de 2,1 millions d’euros, contracté par l’entreprise durant la crise sanitaire : « Nous ne sommes plus taillés pour rembourser ces dettes. »

Du dépit. Voilà ce que ressentent les salariés de Sifa. Cependant, ils ne sont pas surpris. « Dès que Renault (son client à 95 %) est passé au tout électrique, on a su que l’issue serait fatale », affirment-ils.

Depuis de nombreux mois, déjà, l’usine fonctionne au ralenti. « De septembre 2021 à juin 2022, a été mise en place l’activité partielle de longue durée », rappellent les employés. Aujourd’hui, l’entreprise tourne « à 30 % de ses capacités. Il y a du boulot pour trente personnes, alors qu’on est soixante-dix-huit. »

« Un grand gâchis »

La décision de justice ne les étonne guère. « Certains salariés seront soulagés de ce report, d’autres non. Nous n’attendons plus grand chose », explique le secrétaire du comité social et économique (CSE).

Pour lui, Sifa n’a « plus d’avenir dans l’automobile » :

« Hormis un repositionnement sur un autre secteur, qui arrive bien tardivement, il n’y a pas d’issue possible. Est-ce possible en trois mois ? Je suis pessimiste. »

Celui-ci s’inquiète également pour le versement des salaires durant le prochain trimestre. Afin de l’assurer, la direction compte sur le constructeur automobile Renault qui « a pris l’engagement de respecter son carnet de commandes », indique maître Marc Villefayot.

Un salarié, présent à l’audience, parle de l’épuisement psychologique de ses collègues, dont la moyenne d’âge avoisine 50 ans. Il assure que, dans les prochaines semaines, « le dialogue social sera tendu ». Et se souvient des heures de gloire de Sifa technologies, dans les années 1990, où « 600 personnes y travaillaient. Ça fait mal au bide de voir ce grand gâchis. »

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