La fermeture de la fonderie de New York fait partie de la stratégie d’Alcoa pour réduire sa production d’aluminium. Le groupe américain va ainsi réduire de 15% ses capacités de fonderie et de raffinage. Chute des prix et surabondance de l’offre ont obligé le géant américain à réduire de 45% ses capacités de fonderie depuis huit ans.
Pour les mêmes raisons, un autre géant minier, le Britannique Vedenta, a également fermé son usine d’aluminium en Inde en octobre 2015 ; conséquence, un millier d’emplois perdus. Le marché mondial de l’aluminium est le plus excédentaire parmi les métaux de base.
La Chine, principal responsable
La Chine en est le principal responsable. Le pays est à la fois le plus gros producteur et consommateur. Mais la demande intérieure ne cesse de diminuer tandis que l’offre reste excédentaire. Les activités qui consomment de l’aluminium sont en déclin en Chine : baisse de la production automobile, faible activité de la construction et baisse de la production de câbles d’alimentation. Ces trois secteurs ont sapé la croissance de la demande.
À cela s’ajoute le fait que l’empire du Milieu produit trop d’aluminium et en exporte de grosses quantités, ce qui surapprovisionne le marché mondial. Mais la Chine n’est pas le seul responsable. Comme tous les autres métaux de base, l’aluminium souffre du renforcement du dollar. Le billet vert contribue à tirer les prix vers le bas, les échanges de matières premières se font en dollars. Par conséquent, tout renforcement de cette monnaie pénalise les acheteurs munis d’autres devises, ce qui a pour conséquence de réduire la demande.
La bauxite également touchée
Cette situation n’arrange pas non plus les producteurs de bauxite, le minerai dont est issu ce métal. Des pays comme la Guinée et le Cameroun en produisent et en exportent en grande quantité. C’est leur principale source de devises.
Or, la chute des cours de l’aluminium entraîne automatiquement une baisse du prix de la bauxite. Et l’horizon ne s’éclaircit pas ; la demande d’aluminium restera faible et la production mondiale a encore augmenté de 10% sur un an.