La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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jeudi 24 Sep, 2020
Catégorie : Economie

L’empire Gupta, une nébuleuse de centaines de sociétés indépendantes

Les Echos du 24/09

Ne publiant pas de comptes consolidés, la nébuleuse de sociétés du milliardaire anglo-indien Sanjeev Gupta est réputée pour son opacité. L’homme d’affaires assure toutefois que la structuration du groupe est en cours, et qu’au moins deux métiers sur trois publieront leurs comptes avant la fin de l’année.

Sanjeev Gupta a racheté en 2018 la fonderie d’aluminium de Dunkerque à Rio Tinto, pour 500 millions de dollars, financés à 80 % par endettement.

La question agite les spécialistes et inquiète les salariés des sociétés rachetées par l’Alliance GFG : la nébuleuse de Sanjeev Gupta est-elle suffisamment solide financièrement pour assumer les investissements nécessaires et faire face à des coups durs, comme la crise du coronavirus ? « Il y a un véritable mystère qui plane sur les ressources du groupe et son financement », témoigne un observateur. « L’ensemble ne risque-t-il pas de s’effondrer comme un château de cartes ? »

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Bâtie à marche forcée , l’Alliance GFG n’est en réalité pas (encore) un groupe, mais une collection de sociétés indépendantes les unes des autres. Certaines ont été rachetées sur fonds propres, d’autres par endettement, comme Aluminium Dunkerque (à 80 %). Mais il est impossible d’avoir une vision d’ensemble : combien le « family office » de Sanjeev Gupta a-t-il investi depuis 2013 ? Quel est l’endettement du groupe ? Sa capacité à rembourser ? Autant de données aujourd’hui non publiques.

Financements complexes
Or, de l’opacité naît la suspicion. La moindre défaillance est analysée comme un signe de fragilité financière. Les rumeurs se multiplient, relayées par des journaux aussi sérieux que le « Financial Times » : retards de paiement aux vendeurs ou aux fournisseurs, défaut de remboursement de prêts…

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Et ce, y compris en Europe. « Nous avons arrêté de les livrer, car ils ne payaient tout simplement pas ! » assure ainsi le salarié d’un fournisseur tricolore. Rumeurs que Sanjeev Gupta balaie d’un revers de manche. « Il peut y avoir des retards dans les petits business, en difficulté, mais la plupart de nos sociétés sont profitables et ont toujours payé leurs fournisseurs à l’heure », assure le milliardaire anglo-indien dans un entretien aux « Echos ».

Selon le « FT » , le système de financement du groupe serait aussi particulièrement complexe et coûteux, largement basé sur du refinancement de créances clients ou des prêts entre entités du groupe. Soupçonnées d’être trop exposées aux affaires du milliardaire anglo-indien, les banques Greensill Bank (qui appartient à l’australien Lex Greensill) et Wyelands Bank (rachetée par GFG en 2016) sont d’ailleurs sous le coup d’enquêtes lancées par les régulateurs bancaires allemand et britannique.

Sociétés fusionnées dans l’acier
En France, les pouvoirs publics assurent avoir pris des précautions. « Nous avons obtenu des éléments confidentiels sur la situation financière du repreneur », explique Agnès Pannier Runacher, la ministre de l’Industrie. « Mais notre souhait est clairement que le groupe publie ses comptes, qu’il travaille avec des banques françaises, en bref qu’il devienne un acteur classique en France ».

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Sanjeev Gupta assure, de son côté, avoir entendu le message. « Nous avons grossi très vite, et cette question revient à chaque acquisition », reconnaît-il. « Nous avons donc décidé de structurer nos activités autour de trois sociétés, Liberty Steel (acier), Alvance (aluminium) et Simec (énergie), qui auront chacune leur conseil d’administration et publieront des comptes consolidés, exactement comme les sociétés cotées ».

Selon lui, c’est déjà quasiment chose faite dans l’acier. « Nous avons pris un peu de retard, à cause du coronavirus. Mais les sociétés sont aujourd’hui fusionnées, le board a été constitué, et l’audit est en cours : le premier jeu de comptes consolidés devrait être publié en novembre », affirme-t-il. Pour Alvance, il faudra attendre la fin de l’année, et pour Simec, l’an prochain. De quoi, espère le groupe, rassurer les plus sceptiques. Ou pas.

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