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Par : Nicolas
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mercredi 16 Mar, 2022
Catégorie : Formation

L’avenir de l’ingénieur

Par Jean-Marc Jancovici Sur linkedin

Exploiter au mieux la connaissance scientifique du moment pour le bénéfice de la collectivité : ainsi pourrait-on tenter de définir l’ingénieur, d’hier, d’aujourd’hui ou de demain.

Quand cette corporation s’est mise au service de la révolution industrielle, la science se composait pour l’essentiel des explications sur l’agencement de la matière, les interactions du monde physique, d’où les ingénieurs ont déduit la façon de s’en servir pour construire machines et objets.

Mais la science ne se limite désormais plus à cette dimension « techniciste ». Elle s’enrichit désormais chaque jour un peu plus d’une deuxième composante : celle de l’observation de l’environnement, et de la caractérisation de ce qu’il est désormais convenu d’appeler les limites planétaires. Nous savons chaque jour un peu plus que, avec 8 milliards de cosmonautes, notre vaisseau spatial est limité, fragile, épuisable.

Pour que le métier de l’ingénieur reste d’apporter « le progrès » à la population alors que le cadre a fortement changé (et donc la manière de définir le progrès aussi), les établissements qui forment des ingénieurs doivent aussi changer. Comment ? Suffit-il de rajouter quelques cours de sciences sur l’état de l’environnement ?

C’est à cette question que s’est attaqué The Shift Project, en prenant pour cobaye le groupe des INSA. Et, de fait, le sujet ne se limite pas à rajouter quelques cours. Il faut traiter les antagonismes entre cours (par exemple comment réconcilier la vision physique, intégrant des limites, et la vision économique, basée sur une convention tenant ces limites pour nulles ?), la formation du corps enseignant, les désirs des employeurs (qui veulent favoriser leurs propres activités et non la collectivité), les classements (qui aujourd’hui donnent une part importante aux rémunérations alors que les métiers « qui sont utiles pour notre avenir » sont parfois moins payés que ceux qui le sont moins), etc. Bref « se mettre en ordre de marche » demande de nombreux changements, et donc une volonté (très) forte de la direction.

Le but du travail effectué n’était pas de faire des préconisations uniquement destinées aux INSA (même si il est numériquement important dans le paysage !), mais bien d’en tirer un « discours de la méthode » qui soit public et utilisable par tout établissement d’enseignement supérieur formant des ingénieurs (rappelons que The Shift Project est une association d’intérêt général).

Le résultat de ce travail vient d’être mis en ligne. Nous espérons qu’il aidera tous les établissements français concernés (en attendant les autres !) à fournir une formation en phase avec les enjeux, ce qui pour le moment est encore très loin d’être le cas.

NB : Bien évidemment, nous ne pensons pas une minute, au Shift Project, que seules les formations d’ingénieur sont concernées. Nous avons « juste » commencé par le projet qui était le plus à notre portée, mais tout le monde doit s’y coller !

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