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Face à la flambée du coût de l'énergie, le groupe allemand Saarstahl, propriétaire de l'usine située à Saint- Saulve (Nord) a décidé de réduire la voilure dans les mois à venir.
Le site d'Ascoval est passé sous pavillon allemand en 2021.
L’aciérie française Ascoval va réduire de « 50 % maximum » sa production d’acier d’octobre à décembre en raison de la flambée du coût de l’énergie, a annoncé jeudi la direction du groupe allemand Saarstahl, qui l’a acquise en 2021 et assure vouloir continuer à y investir.
« Alors que d’autres ferment ou suspendent temporairement la production, nous agissons de manière responsable », souligne le groupe, qui emploie quelque 300 salariés à Saint-Saulve (Nord), un site tournant avec des fours électriques.
« Situation inédite »
En octobre, les fours seront éteints le lundi puis en novembre et décembre, ils fonctionneront du mercredi au dimanche matin, selon Saarstahl. Les syndicats ont également « accepté le travail de nuit et les heures supplémentaires pour réduire les coûts ».
« Comme les prix de l’électricité malheureusement sont indexés au gaz, aux tarifs actuels on ne peut pas se permettre de continuer à travailler, sinon on vend à perte », a déploré le délégué syndical CGT ;
« Les Allemands voient loin, ils voient la transition écologique. Ils nous ont récupérés parce qu’on est un four électrique et ils mettent la main à la poche pour l’instant, mais pour combien de temps ? »,
Diversification
« L’entreprise continuera d’investir dans la production d’acier vert. 350.000 tonnes seront produites cette année, jusqu’à 600.000 tonnes sont envisageables dans les années à venir », a assuré Saarstahl. Si « le chemin de fer représente actuellement 80 % du marché des ventes », « l’industrie automobile allemande peut représenter 50 % de la production à l’avenir ».
Saarstahl a acquis en juin 2021 les deux sites français du groupe, Ascoval (Nord) et Hayange (Moselle). Mais en novembre 2021, Saarstahl avait annoncé vouloir transférer outre-Rhin, où les hauts fourneaux tournent au charbon, 40 % de la production de Saint-Saulve pour faire face à la hausse des prix de l’électricité, avant d’y renoncer, devant une levée de bouclier du gouvernement français.
Source AFP