Ce légitime soutien de l’Etat doit cependant s’accompagner de contreparties et d’engagements fermes de l’industriel, notamment sur le maintien de l’emploi et des savoir-faire, à l’heure où tout le monde s’accorde sur la nécessaire relocalisation des productions et des compétences.
Mon incompréhension et celles des élus de l’agglomération serait d’autant plus grande que la Fonderie de Bretagne est aujourd’hui un outil industriel totalement rénové, aux savoir-faire et aux capacités de production importants, grâce notamment à l’engagement qui a été celui des collectivités territoriales, aux côtés de l’Etat, pour moderniser cet outil et assurer son maintien ainsi que celui des emplois sur le territoire.
L’Etat, la Région Bretagne, le Département du Morbihan et Lorient Agglomération ont ainsi consenti à deux reprises un soutien financier significatif depuis la reprise par le groupe Renault en 2009, à hauteur de 8,2 millions d’euros, pour accompagner l’ambitieux plan de modernisation de l’usine.
Comme bien d’autres en France, notre territoire va également devoir faire face au choc économique et social qui ne manquera pas de succéder à la crise sanitaire liée au COVID19. En tant qu’acteur public, Lorient Agglomération a déjà pris ses responsabilités en mettant en œuvre des mesures de soutien au monde économique et elle continuera de le faire. En revanche, nous aurons aussi besoin du soutien de l’Etat pour retrouver la dynamique qui était la nôtre avant cette crise.
En tant qu’actionnaire du groupe Renault à hauteur de 15%, et compte tenu des possibles engagements qu’il pourrait prendre en soutien de ce dernier, l’Etat est légitime à interroger cette stratégie industrielle, consistant à organiser la disparition d’un outil industriel rénové et performant, et des centaines d’emplois directs et indirects concernés par cette activité.
Nous avons interpelé le ministre de l’Economie sur cette situation, et nous exigeons que les collectivités qui ont contribué financièrement à la modernisation de l’usine soient très rapidement associées aux discussions car il y a urgence.
Au nom de mes collègues élus, je souhaite enfin garantir aux salariés notre engagement total et notre plein soutien dans cette période d’incertitude sur le devenir de l’entreprise. »
Norbert Métairie, Président de Lorient Agglomération,
les maires de l’agglomération et les élus du Conseil communautaire