La filière du nucléaire prête à passer à la vitesse supérieure. Selon nos informations, Framatome, la filiale d’EDF, est sur le point d’acter la construction d’une nouvelle forge qui serait tout simplement la plus grande du monde. Un investissement majeur de 600 millions d’euros qui servira à la construction des pièces des futurs EPR. Une forge XXL capable de presser l’acier jusqu’à 18.000 tonnes, deux fois plus que la forge actuelle du site du Creusot.

Le projet, baptisé « Forge+ » doit permettre à Framatome de fabriquer quelques-unes des pièces maîtresses des futurs réacteurs EPR comme les cuves ou les générateurs de vapeurs. Actuellement, certains de ces équipements sont encore fabriqués au Japon. Cette nouvelle forge permettrait au site du Creusot de réinternaliser l’ensemble de l’activité de forgeage et de gagner en productivité et en efficacité.

Un projet sous conditions

Le projet représenterait un investissement massif de 600 millions d’euros. Il est déjà bien avancé: plusieurs hectares de terrain ont déjà été acquis, indique une source chez Framatome. L’idée est de viser une mise en service de la forge à partir de 2028-2029. À terme, ce projet doit représenter plus de 300 emplois sur le site du Creusot. En revanche, sa réalisation reste conditionnée à la commande par l’État de huit EPR supplémentaires, en plus des six déjà annoncés.

La balle est donc dans le camp du nouveau gouvernement qui ne semble, a priori, pas forcément hostile à cette idée. Agnès Pannier Runacher, la ministre de la Transition écologique, s’est encore prononcée lundi en faveur d’une telle accélération du nucléaire. Contactée, la direction de Framatome n’a pas souhaité faire de commentaire.