Le Républicain Lorrain – Grosbliederstroff
Fonderie Lorraine à Grosbliederstroff a décroché l’un des plus gros contrats de ces dernières années.
L’entreprise va produire le carter moteur pour la gamme électromobilité (EQ) de Mercedes dont une partie sera assemblée à Hambach. Ce qui représente 17 M€ d’investissements.
Spécialisée dans la fabrication de pièces pour boîtes de vitesses et fournisseur exclusif de ZF, Fonderie Lorraine affiche, avec le projet EQ de Mercedes, un carnet de commandes bien rempli. Photo archives RL /Thierry NICOLAS
Spécialisé dans la fabrication de pièces complexes en aluminium injecté pour l’industrie automobile, Fonderie Lorraine (FL) a mené de gros investissements pour améliorer son process de production. Dans le cadre d’un renouvellement pluriannuel de son parc de machines et le remplacement de la gamme de machines de 1 000 tonnes, entre 2016 et 2018, Fonderie Lorraine a mis en route, début novembre, un nouvel îlot de machine de moulage sous pression de 1 600 tonnes. Un investissement à 1,9 M€. Il faut y ajouter le remplacement du système de chauffage (1,3 M€) et la réfection totale des toitures (200 000 €). « Ces travaux ont été complétés par un doublement de nos canalisations d’évacuation des eaux de pluie », explique Marc Friedrich, président de FL.
L’usine ZF Fonderie Lorraine à Grosbliederstroff emploie près de 400 salariés. Photo RL /Thierry NICOLAS
De gros volumes
Mais l’année qui s’achève sera à marquer d’une pierre blanche puisque l’entreprise a été choisie par Mercedes pour fabriquer le carter moteur du futur SUV électrique qui doit voir le jour à l’automne 2020 à Hambach.
Avec un chiffre d’affaires annuel planifié à plus de 15 millions d’euros sur une période de sept ans, c’est l’un des plus gros contrats décroché par Fonderie Lorraine depuis longtemps. À lui seul, il représentera 25 % du chiffre d’affaires total de l’entreprise. Si FL avait acquis de l’expérience dans ce type de pièces en tant que fournisseur du carter moteur pour le Zoe de Renault, c’est par le volume 7 à 10 fois supérieur que ce nouveau projet pour Mercedes est exceptionnel.
Cela représentera 20 000 pièces en 2020, 80 000 en 2021 et 175 000 en 2022 pour le carter avant et 10 000 pièces en 2021, 40 000 en 2022 et 85 000 en 2023 pour la partie arrière d’une variante du SUV électrique.
« Au mois d’août dernier, nous avons livré à ZF les premiers prototypes puisque la production effective démarrera en 2020 pour arriver en pleine cadence de 2021 à 2026 », annonce Marc Friedrich.
Marc Friedrich, président de l’entreprise ZF-Fonderie Lorraine, à Grosbliederstroff.
17M€ d’investissement en deux ans
Ce projet représente pour Fonderie Lorraine un investissement de 17 millions d’euros dont la première phase de 6 M€ a déjà été lancée en 2019, le reste étant programmé sur 2020. Cela signifie l’installation de 6 nouvelles unités de finition commandées à la société CMS Automatismes, basée à Schweyen au Pays de Bitche, 9 machines d’usinage à 5 axes et 2 machines de mesure 3D Zeiss.
Six nouvelles unités de finition comme celle-ci seront installées pour assumer les volumes de production. Photo RL /Fonderie Lorraine
Dans le cadre du projet pour des carters de moteurs électriques, Fonderie Lorraine a mis en service fin octobre la première machine de moulage sous pression de 2 500 tonnes (3M€). Cette nouvelle installation (Buhler) comprend la presse d’injection, le four de maintien, le robot manipulateur, le bac de refroidissement, la presse de découpe et un robot d’ébavurage.
Dans le cadre du projet de fabrication de carters de moteurs électriques, l’entreprise a investi 3 M€ dans cette machine de moulage sous pression de 2 500 tonnes. Photo Fonderie Lorraine
C’est la première fois que Fonderie Lorraine investit dans une machine de cette taille, le parc actuel se composant plutôt de machines de 1000 à 1800 tonnes.
a maquette de la future usine de fabrication de HBPO à Hanweiler. Photo HBPO
HBPO aussi à Hanweiler
Sur l’ancienne friche industrielle de l’ancienne société Fustiplast à Hanweiler, à quelques kilomètres de Grosbliederstroff, une deuxième entreprise profitera du projet Mercedes. L’entreprise HBPO va y fabriquer les modules bloc-avant du futur SUV électrique (GLB) de Mercedes, à compter de septembre 2020. Le chantier a commencé à grands pas voici plusieurs semaines.
D’une superficie de 15 000 m², ce sera le plus grand site de production de la société. HBPO investit 5 M € mais cet investissement ne tient pas compte de celui effectué par Panattoni pour la réalisation de deux bâtiments industriels (de l’ordre de 26 M €). La création de 120 emplois est prévue, 100 en production et 20 indirects.
Une session de recrutement a eu lieu ces jours derniers à Pole emploi à Sarreguemines. L’objectif est d’embaucher dès le mois de janvier 2020. Les salariés assembleront les pièces dans ses ateliers avant de les stocker et de les acheminer directement vers l’usine de montage de Hambach, à raison de 20 camions par jour. Le concept industriel de Hanweiler a été imaginé pour atteindre la livraison de 60 000 modules en phase de démarrage du SUV. HBPO doit assurer aussi la fabrication en série de modules destinés à la classe A et en produire d’autres pour un des fournisseurs de Daimler.
Metex Noovista : pose de la première pierre de l’usine, sur le site de la plateforme chimique, à Saint-Avold le 17 juillet. Photo RL
La chimie verte entre sur la plate-forme de Carling-Saint-Avold
La première pierre a été posée en juillet dernier : la plate-forme pétrochimique de Carling-Saint-Avold (Chemesis) accueillera un site de production de la société Metex Noovista, avec un investissement de 48 M€ et la création de 45 emplois.
Metex (METabolic EXplorer) est une start-up industrielle créée il y a 20 ans, pionnière en biochimie industrielle et basée à Clermont-Ferrand. En 2007, la société a été introduite en bourse et son usine pilote est désormais en cours de construction. Metex vise à la fois la production et la commercialisation dans le milieu de la cosmétique, la nutrition santé-animale et les biopolymères comme les textiles.
L’entreprise a choisi Carling pour sa capacité logistique. Un accord avec Total France a été signé afin de faciliter l’accès à l’eau, au gaz, à l’électricité, à la vapeur et à l’air comprimé. Metex fait fermenter de la glycérine brute afin de produire un acide naturel. La production elle-même devrait débuter courant de l’année 2020.