Jean-Michel Jacques attaque frontalement le constructeur automobile français, qui continue de délocaliser une partie de son activité en Turquie, au détriment du site de Caudan (Morbihan). Les tensions vives entre Paris et Ankara devraient l’en dissuader, estime-t-il.
Jean-Michel Jacques, député LREM du Morbihan, et vice-président de la commission Défense à l’assemblée nationale.
Ce n’est pas la première fois qu’il s’agace de l’attitude du constructeur automobile français. Mais l’angle de la fibre patriotique est assez nouveau. Le député (LREM) du Morbihan, Jean-Michel Jacques, est « exaspéré par le silence et le cynisme de la direction du groupe Renault » concernant l’avenir du site de la Fonderie de Bretagne, à Caudan. Depuis qu’un incendie a ravagé une ligne de production, en mai 2019, une partie des pièces sont fabriquées dans des fonderies du Portugal, d’Espagne et… de Turquie. Une délocalisation qui devait être provisoire, le temps que le site de Caudan redevienne opérationnel. Pendant ce temps, la menace d’une fermeture ou d’une cession du site plane toujours.
« Tensions fortes avec la Turquie »
Le maintien de ce choix stratégique, dans le « contexte économique et les bouleversements géostratégiques actuels », est encore plus problématique, selon le député. « Renault n’est pas sans savoir que la Turquie critique ouvertement la France, que les tensions sont fortes avec ce pays sur différents dossiers (déni de souveraineté de la Turquie dans les eaux méditerranéennes, frictions autour du dossier libyen, etc.) et qu’a fortiori la Turquie appelle au boycott des produits français sur son territoire. »
Le site de la Fonderie de Bretagne, usine du groupe Renault, à Caudan (Morbihan). Cette usine produit des pièces de fonderie brutes et usinées et réunit 350 salariés.
Et d’enfoncer un peu plus le clou : « Sachant que Renault préfère délocaliser une partie de son industrie dans un pays agressif envers le nôtre, au détriment des salariés français, et sans s’estimer redevable des aides financières consenties par l’État à son égard, je m’interroge fortement sur la fibre patriotique des dirigeants du groupe ! »
« Stratégie de grand immobilisme »
Le député, comme d’autres élus, estime en effet, depuis plusieurs mois, que Renault « use d’une stratégie de grand immobilisme sur ce dossier » . « Le contexte économique et social qui bouleverse notre pays, conclut-il, lui impose une certaine forme de responsabilité et de respect à l’égard du pays qui l’a aidé et qui accueille son siège. »
C’est une vraie question stratégique car si les relations France – Turquie devaient encore se dégrader Renault se retrouverait en « short » pour produire sa Clio, aujourd’hui produit phare dans une gamme qui ne se porte pas très bien.
Concernant la Fonderie je cautionne complètement ce qui est dit ci-dessus: pourquoi avoir repris cette Fonderie vendu il y a environ une vingtaine d’années à Teksid dans le package des fonderies Renault, d’y avoir réinvesti pas mal d’argent pour aller chercher des pièces en Turquie.
Jean François Bron en son temps, directeur des fabrications mécanique, avait dit qu’il fallait charger cette fonderie afin qu’elle retrouve de la rentabilité, pourquoi ne pas le faire ?
c’est tout bête une pièce en fonte rentre dans un projet mécanique qui à un objectif économique et par conséquent une « pauvre pièce brute de surcroît en fonte » est affectée au moins disant.
Par ailleurs concernant les fondeurs de fonte turques ce n’est pas du tout l’Eldorado: les critères Qualité, Coût, Taux de service, Logistique sont loins d’être performants !!
Personnellement j’ai donné avec Ferrodokum et rien que la matière n’a jamais vraiment donné satisfaction à notre client usineur.
Ce député a totalement raison et je pense que comme moi; beaucoup de français trouvent que « Renault nous sort par les trous de nez ».
Il faut être encore bien naïf, comme le sont nombre de politiciens et élus de touts bords, pour croire encore à cette notion de « fibre patriotique ».
Pour des entreprises telles que RENAULT, qui opèrent directement ou non, sur tous les continents, leur origine française n’est plus qu’un souvenir, un détail. Et en tout ca, ce n’est pas cela qui dirige leurs investissements et leur stratégie.
Idem pour tous les constructeurs, ou d moins 90% d’entre eux.
Cela s’appelle la globalisation. On produit là où c’est moins cher, pour vendre partout avec un max de bénéfices. Et on place ces derniers dans les paradis fiscaux. C’est ça l’ultra-libéralisme cynique…
Sans oublier, et ce n’est pas le moindre des avantages, de faire jouer la concurrence des sites receveurs des unités de production, afin d’obtenir forces subventions, facilités d’aménagement (terrain, viabilisation, etc), d’embauche, de réduction d’impôts, etc.
le coup de gueule du député du Morbihan contre le groupe Renault
Le député du Morbihan Jean-Michel Jacques dit sa colère contre le groupe Renault qu’il accuse de cynisme concernant l’avenir de la Fonderie de Bretagne, à Caudan (56). Un groupe qui préfère « investir en Turquie qu’en France ».
Dans un communiqué au titre cinglant, « Renault, un groupe français ? », le député morbihannais Jean-Michel Jacques exprime son « exaspération face au silence et au cynisme de la direction du groupe Renault concernant l’avenir de la Fonderie de Bretagne située dans ma circonscription, à Caudan ».
Le député leur reproche de « maintenir en Turquie la production délestée à la suite de l’incendie de l’usine bretonne de mai 2019. Ce délestage ne devait être que provisoire, le temps que leFonderie de Bretagne à Caudan ».
Tout à fait en phase avec ce qui est exprimé ci-dessus. Ancien Sbfm et sujet du député en question…