Ouest France –
Jean-Luc Bois a pris la direction de la Fonderie de Bretagne, à Caudan, près de Lorient, en juin 2020. Sept mois plus tard, il fait le point sur la situation de ce site industriel qui tente de se relever d’une double crise.
Jean-Luc Bois, directeur de la Fonderie de Bretagne, à Caudan.
La Fonderie de Bretagne (FDB, ex-SBFM), basée à Caudan, près de Lorient, fait partie du groupe Renault et fabrique des pièces pour les voitures et utilitaires de la marque. L’incendie d’une ligne de production en 2019, sa reconstruction ont précédé la crise sanitaire et la crise industrielle qui ont ébranlé le secteur automobile. Au point qu’en mai 2020, les salariés ont craint la fermeture de l’usine et le départ de Renault. Le directeur, Jean-Luc Bois, dresse un point de situation.
À quand remonte votre prise de poste au sein de la Fonderie de Bretagne ?
Je suis devenu directeur du site en juin 2020, avant cela j’en étais le directeur de production et également l’adjoint du directeur, Laurent Galmard. Je suis en poste sur le site de la Fonderie de Bretagne en octobre 2019. J’arrivais du Brésil où j’ai démarré la construction d’une fonderie pour le groupe Renault. Ma première expérience, je l’ai menée à Cléon.
Que fabrique la Fonderie de Bretagne et où en est le niveau de production du site aujourd’hui ?
Nous fabriquons des porte-fusées utilisés dans les châssis de véhicule et des boîtiers différentiels qui sont montés dans les boîtes de vitesses. Nous travaillons pour les véhicules Renault, Dacia et un peu BMW. Au total, nous avons une cinquantaine de plaques de différentes références selon les types de véhicules. Les prévisions de production pour 2021 sont de 20 000 tonnes.
La Fonderie compte quatre fours de fusion et une ligne de moulage qui permet de concevoir des porte-fusées et des boîtiers différentiels. Elle emploie 350 salariés.
La Fonderie compte quatre fours de fusion et une ligne de moulage qui permet de concevoir des porte-fusées et des boîtiers différentiels. Elle emploie 350 salariés. | OUEST-FRANCE
La Fonderie traverse plusieurs crises sociale, sanitaire, industrielle. Pourquoi ne pas avoir parlé avant aujourd’hui ?
Le plus important en juin, a été de relancer la production et c’est un travail long. Une nouvelle ligne de production exige de faire certifier chaque pièce à nouveau. En septembre, nous avons eu beaucoup de preuves à faire. Après l’incendie, nous avons dû faire face à la crise sanitaire et la crise automobile, avec notamment la chute violente du diesel. Depuis plusieurs semaines, je rencontre en petit groupe les salariés pour leur expliquer la situation, recueillir leurs craintes.
La revue stratégique engagée au sein du groupe va bientôt s’achever, quelles sont les perspectives ?
Le cœur du sujet, c’est l’atelier. Notre problématique, c’est que nos pièces ne sont pas assez compétitives, y compris par rapport à d’autres fonderies en France. Nos pièces sont lourdes et coûtent cher à acheminer. Nous cherchons à alléger les pièces parce que pour le moment, nos pièces sont en perte de vitesse. Ce travail sur le gain de compétitivité est nécessaire, on ne sait s’il sera suffisant. La revue stratégique a démarré en juin. Il n’y a pas de secret, on creuse toutes les solutions de diversifications. On ne les évoque pas pour le moment parce que ce serait réducteur. Nous sommes au travail pour transformer l’usine. Nous nous appuyons sur les compétences du site, les savoir-faire.