Comme c’est le cas dans plusieurs secteurs d’activités, la main-d’œuvre se fait vieillissante dans la première transformation des métaux qui compte 20 336 travailleurs actifs au Québec. La cohorte de main-d’œuvre la plus importante chez les travailleurs se situe entre 45 à 54 ans et elle représente 34 % du total.
Avec les prises de retraite, le recrutement est plus ardu pour certaines catégories de travailleurs, entre autres pour les superviseurs, les métiers d’entretien et techniques. En fait, 76 % des entreprises estiment difficile de recruter un nouveau directeur de premier niveau. Les postes d’électrotechniciens, électriciens industriels, mécaniciens de machines fixes et techniciens en métallurgie sont particulièrement difficiles à pourvoir, explique M. Morin. Pendant ce temps, les écoles de formation comme le Centre de formation professionnelle (CFP) de La Baie et le Cégep de Chicoutimi peinent à recruter des cohortes d’étudiants, comme l’a démontré Le Quotidien la semaine dernière.
Le portrait de situation indique que 60 % des entreprises n’ont pas de pratique de planification des départs à la retraite, une situation qui apparaît étonnante compte tenu du contexte aux yeux du CSMO. « Avoir une bonne planification de la main-d’œuvre est essentiel puisque les cycles de dix ans raccourcissent. On parle maintenant de semestres, de trimestres, d’où l’importance d’avoir une gestion prévisionnelle robuste », explique M. Morin.
Face à la pénurie de compétences, l’industrie discute avec les milieux de l’éducation de certaines pistes de solutions pour se rendre attrayante comme l’établissement de programmes de travail-études, la mise à contribution de stagiaires tout en démystifiant la fonderie-métallurgie. L’utilisation de plus en plus courante de technologies propres et de l’informatique constituent des arguments tout comme des conditions de travail et salariales attrayants et des emplois permanents en milieux industriels.
Des démarches doivent également être entreprises pour attirer les membres des ethnies et les femmes dans ces milieux.
Soulignons que le Saguenay-Lac-Saint-Jean a un poids important dans le secteur puisqu’on y retrouve 18 % des entreprises de première transformation des métaux, ce qui la classe au troisième rang derrière la Montérégie (24 %) et la région de Montréal (19 %).