LA NOUVELLE REPUBLIQUE –
Fonderie alu d’Ingrandes : le tribunal de commerce de Paris a acté la liquidation
C’est la fin pour la Fonderie aluminium à Ingrandes et ses 300 salariés. Fermeture des portes de l’usine le 30 juin, date de la dernière coulée…
© Photo NR
Sans surprise, ce mardi 21 juin 2022, le tribunal de commerce de Paris a acté la liquidation judiciaire de la fonderie alu d’Ingrandes-sur-Vienne. La fermeture du site sera officielle le 5 juillet.
L’audience du tribunal de commerce de Paris a expédié, ce mardi 21 juin, en moins d’une demi-heure le dossier de la fonderie alu, placée en redressement judiciaire depuis avril 2021.
Sans surprise, aucun candidat de dernière minute ne s’est manifesté pour la reprise du site.
Le tribunal de commerce de Paris a proposé la conversion en liquidation judiciaire du fabricant de culasses qui emploie 300 salariés.
« La liquidation sera prononcée au délibéré du 5 juillet »
« La liquidation judiciaire est actée par le tribunal, qui va délibérer au 5 juillet mais bon, tout le monde s’accorde à dire qu’il faut liquider. Donc la liquidation va être prononcée », résume Jean-Philippe Juin, élu CGT et porte-parole de l’intersyndicale CGT – CFE-CGC de la Fonderie Alu, présent à l’audience ce midi.
L’administrateur, le mandataire liquidateur, l’avocat des AGS (le régime de garantie de salaires), la procureure de la République…, « tous se sont prononcés en faveur de la liquidation. Il n’y avait pas trop de suspense ».
Plan social, licenciements et reclassements
Et maintenant ? « La procédure de reclassement va continuer, le PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi) va se mettre en place… »
Un an près la fermeture de sa voisine, la fonderie fonte du Poitou (290 salariés), c’est donc la Fonderie alu qui va s’éteindre à son tour.
Si déjà il y a un an Renault S.A aurait pu faire preuve de fair Play en lui confiant la fin de ses besoins en Carters Cylindres fonte au lieu de les attribuer au fondeur espagnol à qui nous avions dû tout apprendre en son temps, la fermeture de la fonderie Aluminium culasses aurait dû connaître une autre issue compte tenu de ses moyens et de ses compétences dans ce domaine.
Une fois encore il n’en est rien, on préfère fermer plutôt que de se reconvertir, quand on connaît les besoins en pièces en aluminium pour les futurs moteurs électriques il y a de quoi « râler ».
On ne me fera jamais accepter qu’un échange pouvait déboucher sur un autre avenir que celui de la fermeture du site !
Alors lorsque j’entends ce cher Bruno venir dire sur le petit écran sans aucune retenue sur le petit écran que le moteur électrique intègre un risque pour nos fonderies et qu’il va s’en occuper, qu’il soit serein et qu’il dorme sur ses deux oreilles, le mal est fait lorsqu’on se souvient des fonderies qui ont fermé en 2019, 2020, 2021 et 2022, c’est tout simplement honteux ! on a strictement rien à faire de l’industrie en France !!
Il doit certainement vouloir parler des fonderies européennes mais pas des notres.
Marcel Cottet, Louis Hallot, André Nigron, Daniel Marchèse et tous ceux qui vous ont accompagné, vous avez été trahi par votre entreprise, par l’industrie française et ceux qui nous gouvernent.
Au revoir FDP nous ne nous reverrons plus mais nous ne vous oublierons pas !
Il y a quelque chose que je n’ai jamais compris et par conséquent jamais accepté malgré mon parcours assez long à la Direction des Achats de chez Renault:
pourquoi mettre ses besoins à l’extérieur lorsque l’on dispose des moyens en interne pour les réaliser.
Pour des besoins capacitaires, pour créer une émulation économique, pour des raisons de proximité nous comprenons mais lorsque cela devient un acharnement entre directions c’est très stupide et inadmissible.
Si effectivement nous sommes mal placés en terme de compétitivité il faut analyser, chiffrer et se demander si nous conservons ou pas mais seulement après cette réflexion.
J’ai eu souvent cette discussion avec ma hiérarchie ou je n’hésitais pas à montrer en certain désaccord rien que sur le plan de la perte d’indépendance.
Pour certains organes c’est sans solution mais lorsque l’on possède un Now How dans nos métiers c’est incompréhensible.
FDP à été victme de cette situation à plusieurs reprises côté fonte puis côté aluminium.
Lorsque l’on regarde Renault aujourd’hui, ce fleuron de l’économie française, cette entité du savoir industriel français, fruit de l’audace de certains créateurs d’une autre époque, eh bien il se dirige vers un petit rôle d’assembleur qui sous peu sera sous pavillon chinois.
Cette prédiction était déjà faîte dans les années 80.