« A mon avis, ce qui est perdu est définitivement perdu. Les compétences, l’attrait par les jeunes, la volonté des entrepreneurs (surtout quand on voit la masse de capital que nécessite une fonderie et son faible rendement financier), l’apparition depuis 20 ans de redoutables concurrents est-européen et asiatique (parfois aidés techniquement, mais aussi financvièrement par nos propres entreprises et banques : un vrai suicide collectif!!), …et l’attrait de pleins d’autres activités nouvelles, moins pénibles et plus rentables (tout ce qui est lié aux T.I.C. notamment) qui sont plus « valorisantes »…beaucoup de choses ont changées en 20 ans.
Il ne faut pas regretter le temps passé; mais savoir être réaliste et ne pas penser que l’on pourra reconquérir 15% de part perdue (par rapport à l’Allemagne). L’illusion de la civilisation des loisirs et des services nous a fait beaucoup de mal. Elle a surtout fait perdre toute logique, tout bon sens à nos dirigeants politiques, à nos doctes économistes et entrepreneurs de tout poils. Nous sommes dans le mur, par leur faute!! Voyez ce qui s’est passé (et continue sans doute encore) dans le secteur financier…
Nous n’avons pas encore vu le pire, à mon avis. Car a cela s’ajoute la dette qui ne permettra pas à l’Etat de relancer de vastes programmes d’aide à la ré-industrialisation. L’heure est aux économies.
Je ne suis pas pessimiste, seulement observateur attentif et intéresse. Inquiet, oui!! »
« Un sondage qui vient juste d’être révélé au journal de France 2, ce soir sur les ados, leur vision du monde du travail et leur avenir.
56 % jugent le travail de leurs parents stressant, pénibles …et n’en veulent pas.
Ils privilégient les entreprises publiques et les nouvelles technologies, pour leur propre avenir.
Leurs préférences vont à des sociétés comme Apple, Microsoft, Google, Air France, SNCF ou l’Education Nationale.
Leur classement met en exergue les personnalités comme Bill Gates, Steve Jobs, Zinedine Zidane…
Aucune mention, aucune société, aucun entrepreneur oeuvrant dans l’industrie : plutôt édifiant, non??
L’industrie est pour eux, certainement, une valeur du passé, une image vieillissante, un emploi inintéressant et pénible. A ce point de rupture, plus rien ne pourra inverser la tendance… »
« On fait peser beaucoup de choses sur les 35 h. Chacun a son avis. Je ne me risquerai pas à juger de leur impact réel. Mais au-delà de ce point de détail, je pense que la situation actuelle de la Fonderie, et de l’industrie en générale dans notre pays, est plutôt le résultat d’une lente mais irrésistible dégringolade.
Peu nombreux sont les hommes politiques nés ou issus de ce milieu industriel : beaucoup de professions libérales, de fonctionnaires. Des gens surement respectables, mais qui pour la plupart n’entendent rien à la logique et aux réalités du monde industriel (malgré leur discours véhément).
Des banques besogneuses et peureuses, plus avides de spéculer que de prêter de l’argent en prenant des risques.
Une population qui, pour avoir elle-mème travaillé largement depuis l’après-guerre, dans le domaine industriel, n’a eu de cesse de pousser sa progéniture vers des emplois « plus nobles » (à leur sens).
Voilà déjà quelques pistes. Il en reste surement bien d’autres. Dont, à mon avis, le caractère profond de notre pays, qui a toujours été à la traine dans les domaines du commerce et de l’industrie. De tout temps : de la période des Découvertes, où se sont particulièrement illustrées des nations comme les Province-Unies (Pays-Bas), l’Angleterre, à la révolution industrielle du XIXème avec encore en tête l’Angleterre industrieuse et entreprenante. »
C’est vrai qu’on est dans le mur…ici à la gare de Rouen cette fresque en est l’illustration symbolique.
Les Grecs, les Romains ont eu leur période de gloire puis s’en est suivi une décadence plus ou moins rapide.
La France avec la désindustrialisation qui s’est installée depuis la fin des trente glorieuse ne suit-elle pas le même chemin ?
Notre hexagone ne va-t-il pas devenir un gigantesque Eurodisney ?
Créer des emplois d’aide à la personne et dans les services, c’est bien, c’est même très bien d’aider les personnes âgées qui vivent, grâce aux progrès de la médecine, de plus en plus vieilles mais la création de valeur ajoutée de ce type d’activités est infime en comparaison avec notre bonne vieille industrie manufacturière !
Notre recherche capable d’assurer une partie de notre futur ne voit pas son allocation budgétaire augmenter, bien au contraire, et ne fuit-elle pas vers l’étranger où les éminents chercheurs trouvent des conditions matérielles pour leur activité bien meilleures que chez nous ?
Oui, il serait temps que des industriels s’engagent en politique pour ouvrir les yeux à nos énarques et autres fonctionnaires de haut niveau qui ne connaissent ni l’industrie ni le commerce et n’en ont qu’une vision administrative pour contrer bon nombre de décisions qui vont à l’encontre d’un développement économique constructif et rationnel.
Une autre interrogation mais dont les orientations pour modifier la tendance ne sont pas évidentes dans un système de mondialisation qui est maintenant le nôtre : comment faire pour que certains Présidents de nos grands groupes ne fassent pas passer leur « passion » pour leur cours de bourse avant l’aspect industriel, commercial et humain de leur responsabilité ; « déshumaniser » le commerce et l’industrie va à l’encontre d’un progrès de société car ce sont bien les hommes qui font fonctionner la et les machines, c’est avec eux que la productivité progresse et ne pas les reconnaître comme moteurs et acteurs, trop se baser sur uniquement la finance, en un mot négliger les aspects humains est contre-productif.
Alors allons-nous dans le mur ?
Ne soyons pas trop pessimistes et gardons confiance malgré une certaine morosité ambiante et climatique.