Touleco Audrey Sommazi

Le reste est réparti entre le fonctionnement des autres machines, les quarante postes informatiques ou encore la climatisation », précise Jean-Baptiste Dechaumont, qui gère cette fonderie de fonte que sa famille a créé en 1860, spécialisée dans la fabrication de pièces pour la voirie et le mobilier urbain pour la ville de Toulouse notamment. « Je consomme l’équivalent d’une ville de 5000 habitants », aime-t-il dire.
Et la situation devrait s’aggraver. Le dirigeant s’attend à recevoir une facture de 8 millions d’euros en 2023. Atterré, Jean-Baptiste Dechaumont ne veut pas céder « à cette arnaque ». Le contrat qui lie l’entreprise au fournisseur EDF s’achève le 31 octobre. « Si j’avais su, j’aurais signé pour plusieurs années », regrette-t-il. « En 2016, le prix moyen du mégawattheure (MWh) était de 38 euros, 70 euros en 2021. Avec les cours actuels, je devrais payer 600 euros. C’est du vol et je ne vais pas signer », tonne-t-il.
Régulation des prix de l’énergie
Jean-Baptiste Dechaumont n’a pas d’autre choix que de faire jouer la concurrence mais se refuse à se séparer de ses salariés et des intérimaires. « C’est inimaginable. Car j’ai besoin que mon usine tourne. Sinon, c’est la fin de l’aventure », prévient-il.
Il multiplie par ailleurs les alertes face aux risques encourus si les prix de l’énergie n’étaient pas régulés. Fin juillet, Christophe Bex, le député de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) de sa circonscription, et Carole Delga, présidente socialiste de la Région Occitanie, ont été informés. Bercy aussi. Jeudi 15 septembre, il s’est « greffé » à un rendez-vous entre la fédération Forge fonderie et le ministère de l’Économie pour marteler son message.
Audrey Sommazi
Sur les photos : Les salariés de la fonderie Dechaumont en plein travail.

