La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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vendredi 15 Fév, 2019
Catégorie : Economie

Ce qui devait arriver arriva …

« Fonderie du Poitou Fonte (FPF) en redressement judiciaire. »
Sources : FDF, AFP, La Nouvelle République par Elisabeth Studer – 14 février 2019 lr blog auto –

Ce qui devait arriver arriva …. C’est malheureusement sans surprise que l’entreprise Fonderie du Poitou Fonte (FPF) vient d’être placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Poitiers. 408 emplois sont sur la sellette.

FDF placé en redressement judiciaire à la demande de son PDG
Le président de FDF, Jérôme Rubinstein, avait émis il y a une quinzaine de jours une demande de placement en redressement judiciaire de son entreprise, arguant d’une baisse drastique de ses commandes et donc de sa production » depuis 6 mois.

Vendredi dernier, il avait déclaré que le tribunal de commerce de Poitiers rendrait son délibéré mardi 12 février. La justice devant en suivant nommer un administrateur judiciaire et préciser les dates de dépôt des offres de reprise. ce qui est désormais chose faite. Le tribunal a ainsi fixé au 28 février 2019 la date limite de dépôt d’une offre de reprise.

La justice aura donc choisi la même date butoir que celle fixée par par le tribunal de commerce de Lyon pour un dépôt d’offre de rachat de l’usine mitoyenne Saint-Jean-Industries (ex-Fonderies Alu). Société également en redressement judiciaire et à la recherche de repreneur, qui emploie près de 400 personnes.

Selon Patrice Villeret, délégué syndical CGT de l’usine, le site de FPF est actuellement en chômage technique et il n’y a plus de matière première pour confectionner les pièces.
Baisse drastique des commandes suite au déclin du diesel

Jérôme Rubinstein avait alors imputé la baisse des activités de l’entreprise au déclin du diesel. Un contexte qui selon le dirigeant aurait fait chuter de plus de 40% ses commandes de blocs moteurs au second semestre 2018, alors que 70% de sa production est destinée au diesel.
Le dirigeant ne cache pas son mécontentement face à la politique de l’Etat. Jugeant que ce dernier, « après avoir bouleversé soudainement (la filière diesel) » avait mis en œuvre « des mesures qui ne sont pas à la hauteur des enjeux avec seulement 18 millions d’aide ».

Retournement de conjoncture
Autre facteur invoqué : l’arrêt des activités de son principal client – constructeur automobile – en Iran en 2018, phénomène induit par les sanctions mises en oeuvre par les États-Unis à l’encontre du pays.

L’entreprise avait pu boucler un exercice en équilibre en 2017, après avoir enregistré des pertes. Son chiffre d’affaires s’établissait à 91 millions d’euros durant la même période.
Suite à un retournement de conjoncture, FDF avait dû se résoudre place un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) en octobre 2018. 103 emplois avaient alors été supprimés pour tenter de sauver les autres.

Alliance avec Saint-Jean-Industries (ex-Fonderies Alu) ?
Pour redresser la situation, la FPF souhaite en effet désormais s’allier à l’usine mitoyenne Saint-Jean-Industries (ex-Fonderies Alu), elle-même en redressement judiciaire et qui cherche un repreneur. Selon Jérôme Rubinstein, il s’agit de « la meilleure solution industrielle ». Il estime que l’union des deux sociétés permettrait « un maximum de synergies ».

Saint-Jean Industries a été placé en redressement judiciaire en novembre 2018. Les syndicats et les élus de la Vienne avaient alors souhaité que le gouvernement fasse pression sur Renault (principal donneur d’ordre) pour sauver l’usine.

Le 29 janvier dernier, le tribunal de commerce de Lyon a confirmé qu’il y avait bien un repreneur potentiel pour Saint-Jean-Industries. Décidant toutefois d’accorder un délai supplémentaire d’un mois pour le dépôt d’offres de reprise, la date étant désormais fixée au 28 février 2019. Objectif : permettre à d’autres candidats de soumettre une offre « recevable ». Une nouvelle audience a été programmée pour le 19 mars.

Liberty House éventuel repreneur de l’usine voisine ?
A ce jour, seul le dossier déposé par le groupe anglais Liberty House a été accepté. Cette société industrielle et métallurgique fondée au Royaume-Uni en 1992 dispose d’un rayonnement européen.
Selon La Nouvelle République, ce repreneur reprendrait 215 salariés sur les 350 du site de Saint-Jean-Industries et investirait 4 à 5 millions d’euros. L’offre est en cours d’examen. Les syndicats souhaitent toutefois que cette dernière – qualifiée de « sévère » – soit améliorée. Ils plaident notamment pour une « réintégration de l’usine chez Renault » ou « la reprise par une société ayant envie d’investir (20 à 30 millions) avec un plan de charge de travail qui permettrait la création d’emplois et la diversification de l’activité pour ne pas être dépendant de Renault ».

Reprise des deux entités par Liberty House ?
De nouveaux scénarios sont désormais envisageables : la reprise globale des deux activités par un seul et même repreneur, la création de synergies ou la mise en place d’un complexe industrielle unique.
S’exprimant dans le cadre d’un entretien accordé à La Nouvelle République, le directeur Europe de Liberty House, Philippe Baudon, a déclaré qu’il était prêt à reprendre le pôle alu et racheter la fonte.
Selon lui, le rachat de FPF devrait permettre de « renforcer l’ensemble » via la mise en place d’équipes et d’une structure commune, le tout permettant de simplifier le mode de fonctionnement.

Il estime notamment que « la fonte est beaucoup liée au diesel » et « que les perspectives sont malheureusement beaucoup moins roses. » Dans ce cadre-là, ajoute-t-il, « un regroupement des deux activités permettra de se renforcer mutuellement et de donner des perspectives plus positives pour la fonte. » Il conclue en indiquant que « l’idée, c’est de faire cette opération de rachat de façon concomitante avec la reprise de l’alu ».

Zone de commentaire !

2 commentaires pour : "Ce qui devait arriver arriva …"

  1. Il faudrait que chacun prenne ses responsabilités!
    Accuser le gouvernement ou l’Europe dès que le marché n’est pas ce que l’on souhaite est d’une facilité enfantine!
    Au hasard sur internet :

    http://www.leparisien.fr/automobile

    En 2012, et certainement avant, on mettait en avant les dangers du diesel.
    Et par la suite, ce n’est pas le gouvernement qui a triché sur les tests de contrôle de pollution…
    En France, le diesel était anormalement avantagé par une fiscalité basse par rapport à l’essence.

    Pourquoi les dirigeants de cette entreprise n’ont pas réagi?
    Renault n’a t-il pas une responsabilité?

    Ce qui est malheureux, c’est tous ces salariés de FDP qui vont perdre leur boulot, et les salariés des sous-traitants…

  2. Comme toujours, les responsabilités sont bien partagées par l’ensemble des intervenants : l’Etat, RENAULT, mais aussi la population.
    Chacun s’est enfermé dans son dogme, sans vouloir voir que rien n’est figé dans notre société…

    Mais bon, dans notre pays gaulois, on est hélàs habitué!!.

    Il est de notoriété publique, voire mondiale, que l’on ne sait pas négocier les virages technologiques ou sociétaux: on préfère « taper dans le mur », puis enfin réfléchir et tenter de virer de bord, mais à chaque fois avec beaucoup de retard, de casse, de frustrations,…

    Une vieille tradition, mais qui n’est pas à notre honneur.

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