Riopelle s’invite au Musée du bronze
MAGAZINE. Depuis trois décennies, le Musée du bronze d’Inverness met en valeur la fonderie d’art québécoise sous toutes ses coutures. Pour souligner son trentième anniversaire, l’institution muséale voulait marquer le coup d’une façon spéciale et unique. Jusqu’en octobre, une exposition consacrée au célèbre peintre et sculpteur québécois Jean Paul Riopelle y est présentée.
Constituée d’à peine 910 âmes, la municipalité centricoise d’Inverness est pourtant reconnue internationalement pour son industrie du bronze portée notamment par le musée. Installée dans l’ancien palais de justice du comté de Mégantic, l’institution muséale permet de découvrir à la fois les aspects techniques et artistiques de la fonderie d’art à travers des expositions, démonstrations et ateliers.
Riopelle, le sculpteur
Réputé mondialement pour sa peinture, Jean Paul Riopelle était aussi graveur et sculpteur. C’est d’ailleurs cette facette moins connue que le Musée du bronze met en lumière dans l’exposition didactique Riopelle, le sculpteur. On y explore le processus de création de l’artiste, de ses prototypes en terre cuite ou en plâtre jusqu’aux sculptures finales en bronze, en tissant des liens avec son œuvre graphique.
«J’accorde une énorme importance à mes sculptures. D’une certaine manière, plus qu’à ma peinture», avait déjà affirmé Jean-Paul Riopelle.
«La sculpture et le travail du bronze sont les facettes de l’œuvre de mon père les moins connues, mais les plus importantes pour lui. Cette exposition mettra en avant les œuvres au cœur des ateliers et des fonderies», a souligné par voie de communiqué Yseult Riopelle, fille du principal concerné et commissaire de l’exposition, lors d’une visite à Inverness.
L’exposition plonge dans l’imaginaire foisonnant de ce grand maître : des forêts sauvages de France et du Canada peuplées d’ours, hiboux, orignaux, élans et sangliers, ainsi que des animaux de la ferme. Des références aux rois de Thulé et au jeu du drapeau viennent enrichir cette quête imaginaire.
Jean Paul Riopelle a donné vie à ses inspirations au moyen de différentes techniques : bronze, eau-forte, pastel, fusain, technique mixte, encre de Chine et pointe d’argent, huile et collage.
Les fonderies
Dans une ambiance d’atelier où les sculptures dialoguent avec les peintures et œuvres graphiques, cette exposition nous introduit dans le monde des fonderies d’art de France, d’Italie et du Canada où les œuvres de Riopelle ont été fondues.
Grâce à un parcours didactique, toutes les étapes de la fonte sont projetées en images et exposées.
«Cette exposition sera l’occasion d’avoir une proximité avec Riopelle puisqu’on sera plongé au cœur du processus, et pas seulement face à l’œuvre terminée. Ce sera une façon intime de découvrir ses œuvres sculptées, un peu comme si on était dans son atelier avec lui lorsqu’il les a travaillées», explique Sabrina Raby, directrice du Musée et commissaire de l’exposition.