« On exporte 90 % de notre production… Avec la préférence nationale, on irait où ? »
Comment vit-on l’Europe dans le monde de l’entreprise ? Éléments de réponse auprès de l’équipe dirigeante et des salariés de la fonderie Bouhyer à Ancenis.
On a rarement connu meilleure entame. Accueil tout sourire, « brut de fonderie » : comme le patron et le décor du jour. Alors, quels sujets voulez-vous évoquer ?
s’amuse, en guise de mot de bienvenue, Alain Mimouni.Vous vous êtes dit’’On est jeudi après-midi, on n’a rien à faire, il faut qu’on visite une fonderie pour parler Europe ?’’ Eh bien ça tombe bien parce qu’on a des choses à dire…
« Ici, on est pro-Europe, il n’y a aucun doute là-dessus »
La première chose qu’Alain Mimouni, PDG du groupe Bouhyer, entend rapporter, c’est qu’il se rendra aux urnes ce dimanche 9 juin pour les européennes et qu’il ne votera manifestement pas pour la liste faisant course en tête dans les sondages. Ici, on est pro-Europe, il n’y a aucun doute là-dessus
, démarre-t-il. Nous exportons 90 % de notre production, essentiellement en Allemagne. Avec le concept de préférence nationale cher à certains politiques, franchement on irait où ? On deviendrait quoi ? L’Allemagne fermerait les portes de son marché intérieur à son tour et on n’aurait plus de débouchés…
Dix-sept ans qu’Alain Mimouni règne, avec Chiara Danieli, directrice générale, sur les destinées de la fonderie Bouhyer. L’entreprise, basée à Ancenis-Saint-Géréon, emploie près de 230 salariés, et fabrique chaque année 14 000 contrepoids en fonte recyclée – pouvant peser une quinzaine de tonnes – équipant les grues mobiles. Elle revendique un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros, et affiche un carnet de commandes dépassant le cap d’une année pleine
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