Photo fournie par le NTSB le 8 janvier 2024 montrant l'emplacement d'une porte qui s'est décrochée sur un Boeing 737 MAX 9 de la compagnie Alaska Airlines, à Portland

Photo fournie par le NTSB le 8 janvier 2024 montrant l’emplacement d’une porte qui s’est décrochée sur un Boeing 737 MAX 9 de la compagnie Alaska Airlines, à Portland

Un mois après l’incident au cours duquel un Boeing 737 Max a perdu une porte en plein vol, le constructeur aéronautique américain est de nouveau sous le feu des projecteurs. Dimanche 4 février, l’entreprise a rendu public certains problèmes de conformité. Des défauts qui figurent sur son modèle vedette : le fameux 737.

« Jeudi, un fournisseur nous a signalé un problème de non-conformité sur certains fuselages du 737 », a expliqué Stan Deal, chargé de la branche d’aviation commerciale de Boeing, dans un message adressé dimanche après-midi aux employés et transmis à la presse.

Une non-conformité sans risque

Le fournisseur, dont l’identité n’a pas été révélée par Boeing, aurait constaté que « deux trous pourraient ne pas avoir été percés exactement selon nos spécifications », a précisé Stan Deal. D’après l’agence de presse Reuters, il s’agirait de l’entreprise Spirit AeroSystems, fournisseur de Boeing, qui aurait signalé le défaut repéré sur 22 des 47 appareils inspectés à ce jour.

Une malfaçon qui est, d’après Boeing, sans danger pour les avions en service. « Tous les 737 peuvent continuer à opérer en toute sécurité », a assuré Stan Deal, précisant que le groupe estimait néanmoins devoir « retravailler sur environ cinquante avions non livrés ». Et de faire valoir : « Bien que ce problème puisse retarder certaines livraisons du 737 à court terme, il s’agit de notre seule option étant donné notre engagement à livrer des avions parfaits à chaque fois. »

Ces révélations interviennent dans un contexte de défiance vis-à-vis du constructeur américain. Des réserves cristallisées après les accidents mortels qui ont lourdement entaché la réputation du 737. Deux crashs survenus en octobre 2018 et mars 2019, à la suite desquels tous les Boeing 737 Max ont été immobilisés temporairement par les autorités aériennes internationales. Et qui restent, à ce jour, les catastrophes les plus onéreuses pour une entreprise, selon la chaîne américaine CNN. Sans surprise, les vérifications opérées après les accidents ont eu pour effet de retarder la livraison des appareils commandés par les compagnies.

Malfaçons à la chaîne, retards de livraisons

Des retards qui s’accumulent à mesure que les défauts de fabrication se multiplient. Car aux catastrophes s’ajoutent des problèmes de production qui touchent majoritairement son modèle fétiche. Fin août, le géant de l’aéronautique a identifié une nouvelle malfaçon. »Des trous de fixation non conformes à nos spécifications dans la cloison de pressurisation arrière de certains avions 737″. Les contrôles, jugés indispensables, retardent une nouvelle fois le circuit des commandes.

Mais alors que les livraisons commencent à reprendre à un bon rythme fin 2023, un nouvel incident vient perturber les plans de Boeing Le 4 janvier dernier, sous l’œil paniqué des passagers à bord du vol Portland-Ontario, une des portes de l’appareil appartenant à la compagnie Alaska Airlines s’est arrachée en plein vol. Un accident qui serait dû à des boulons desserrés, et qui a contraint l’appareil à atterrir vingt minutes seulement après son décollage.

Fin décembre déjà, l’agence américaine de régulation de l’aviation civile (FAA) avait alerté sur un risque de boulons desserrés sur plusieurs avions Boeing, appelant les compagnies aériennes à vérifier l’état des commandes de leurs appareils. C’est l’avionneur lui-même qui avait signalé le défaut, après avoir constaté la présence d’un « écrou incorrectement serré » sur un avion qui n’avait pas encore été livré.