L’Est Républicain –
Les étudiants de BTS fonderie du lycée Loritz de Nancy participent à la sauvegarde d’une tourelle militaire de Villers-Saint-Etienne (54) dont les canons ont disparu. Un sujet d’exercice de taille pour un métier porteurs d’emploi.
Avec leur professeur de fonderie, les étudiants de 1 re année de BTS du lycée Loritz de Nancy ont coulé un canon pour la tourelle du fort de Villers-Saint-Etienne. Photo Patrice SAUCOURT
Photo HD Avec leur professeur de fonderie, les étudiants de 1 re année de BTS du lycée Loritz de Nancy ont coulé un canon pour la tourelle du fort de Villers-Saint-Etienne. Photo Patrice SAUCOURT
Coulée de canon au programme des BTS fonderie du lycée Loritz de Nancy. L’engin pèse 400 kg. Un exercice inhabituel pour les étudiants, plus rompus à tester leurs compétences sur des pièces « de 500 grammes à 10 kg », explique Philippe Beitz, leur enseignant : « L’objectif est motivant. Il permet de diversifier notre production ».
Les jeunes gens travaillent sous les yeux de nombreux représentants de l’association « Air et Eau » de Villers-Saint-Etienne (54) qui dès 2009 s’est donné pour mission de sauvegarder le fort de la commune, aujourd’hui visitable. Restait à s’occuper d’une tourelle « unique en Europe sur le plan architectural, intacte tout comme tout le mécanisme », explique Denis Prath, hormis la disparition des canons.
Ancien du lycée Loritz, Denis Prath s’est rapproché de l’établissement qui a relevé le défi. Un premier canon a fait l’objet d’un sujet de BTS en juin 2018. Le deuxième a été coulé ce mois-ci. Un pari pour les étudiants, confrontés, au travers de ce projet « à une forte exigence au point de vue de la technicité », notait aussi Michel Perri, chef de travaux. Le projet a mobilisé tous les BTS fonderie puisque ce sont les 2e année qui ont réalisé le moule du canon.
« Dans une relation clients-fabricants »
« Avoir des projets collaboratifs avec l’extérieur est très intéressant pour nos jeunes », poursuit Philippe Beitz, « cela les place dans une relation clients-fabricants ». L’établissement montre une fois de plus son dynamisme en termes de projets. Sa réputation n’est plus à faire. Il existe en France 7 établissements proposant des BTS fonderie. Sur le marché du travail, « 50 % des effectifs sont formés chez nous », se félicite Philippe Beitz.
Michel Perri regrette que le métier souffre toujours d’un déficit d’image alors qu’il est très porteur d’emplois. Au job dating, démontre le chef de travaux, il y a « plus de propositions de stages » que d’élèves. Et, « en cette période de l’année, les entreprises nous ont déjà proposé de nombreux contrats d’apprentissage pour la rentrée 2019 ».
La 1re année de BTS fonderie compte actuellement 30 étudiants (parcours scolaire classique et apprentissage confondus). Le BTS fonderie accueille deux filles, une en 1re et une en 2e année.
L’ouverture à la rentrée prochaine d’une option orientée bijouterie-joaillerie dans ce BTS en attirera peut-être davantage.
Marie-Hélène VERNIER