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Par : piwi
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samedi 30 Jan, 2021
Catégorie : Wiki fonderie

Decazeville : la fonderie Jinjiang SAM en attente d’offres fermes

Les Echos – Par Laurent Marcaillou

La date limite de remise des offres de reprise a été reporté au 15 février en l’absence de proposition ferme pour cette fonderie d’aluminium de 365 salariés, premier employeur privé du bassin de Decazeville (Aveyron). Renault, son client quasi unique, et les pouvoirs publics cherchent à faire émerger une solution de reprise par un fondeur espagnol.

La fonderie est le premier employeur privé du bassin de Decazeville, même si son effectif a diminué de 430 à 365 salariés en trois ans.

Dans l’ancien bassin industriel en déclin de Decazeville (Aveyron), les salariés comme les habitants s’inquiètent de l’avenir de l’ex-SAM Technologies. Cette fonderie d’alliages d’aluminium a été rebaptisée « Jinjiang SAM » après sa reprise par le groupe chinois d’aluminium Jinjiang en décembre 2017 , alors qu’elle était déjà en redressement judiciaire.

Fabriquant des carters d’huile et d’embrayage pour Renault, son client à 90 %, la fonderie est le premier employeur privé du bassin, même si son effectif a diminué de 430 à 365 salariés en trois ans en plus du départ de 150 intérimaires. Mais le repreneur chinois n’a pas tenu ses promesses et l’usine a été replacée en redressement fin 2019 . Lundi, la date limite de dépôt des offres de reprise a encore été reportée du 25 janvier au 15 février, faute d’offres fermes.

Trois lettres d’intentions
Trois lettres d’intention, qui permettent d’accéder au dossier, auraient été déposées par un groupe espagnol, un français et par Patrick Bellity. L’ancien PDG du groupe Arche dirigeait les fonderies SAM Technologies, FVM en Meurthe-et-Moselle et Alfisa Technologies en Espagne, avant de déposer le bilan en 2017. Il possède encore la fonderie Sifa (90 salariés) à Orléans, mais n’a finalement pas déposé d’offre ferme.

Le tribunal de commerce de Toulouse a reporté le délai de reprise en espérant que les lettres d’intentions se transforment en offre ferme. Car Renault est en contact avec un fondeur espagnol pour l’inciter à reprendre l’usine aveyronnaise. La fonderie fabrique des pièces importantes pour le constructeur, qui a aussi une responsabilité en tant qu’unique client. L’Etat et le Conseil régional sont prêts à accompagner un projet de reprise.

« La région sera présente au côté du repreneur quel qu’il soit pour l’accompagner dans les transformations nécessaires, afin de positionner cette usine sur les produits d’avenir », a insisté la présidente de la région Occitanie, Carole Delga (PS), la semaine dernière, dans un communiqué en forme d’appel.

Deux grandes presses à haute pression
C’est l’opération de la dernière chance pour cette fonderie vieillissante, dont le chiffre d’affaires a chuté de moitié à environ 30 millions d’euros l’an dernier. Le chinois Jinjiang avait fait figure de sauveur lors de la reprise fin 2017. Il promettait d’y investir 18,5 millions en ne supprimant que 20 emplois.

Mais les investissements n’ont pas été faits. Renault, qui s’était engagé à commander pour 85 millions d’euros de pièces par an lors de la reprise, a diminué ses achats en 2019 en arguant que les nouvelles pièces n’étaient pas prêtes. Et le tribunal de commerce a écarté Jinjiang de la gestion en janvier 2020.

Le rêve chinois s’est envolé pour l’aveyronnais SAM Technologies

Automobile : Jinjiang Sam placé en redressement judiciaire

Les délégués CGT Ghislaine Gistau et Sébastien Lallier demandent que, dans le plan de relance, l’Etat aide l’entreprise à acheter deux grandes presses d’aluminium à haute pression, d’un coût de 6 millions d’euros, pour fabriquer des pièces plus grandes à meilleure valeur ajoutée. Ils reprochent à Renault d’avoir confié la fabrication d’une pièce étudiée à SAM Technologies à une entreprise roumaine en avril. « Elle représentait 7 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit l’équivalent de la pérennisation de 40 à 50 emplois », ont-ils déploré.

Zone de commentaire !

2 commentaires pour : "Decazeville : la fonderie Jinjiang SAM en attente d’offres fermes"

  1. Malgré mon parcours, je ne m’explique pas tout : pourquoi une fonderie « X » n’a-t-elle qu’un seul client en portefeuille ? Ce n’est pas sérieux ! N’importe quel service commercial se doit d’avoir autant que faire se peut un mixte équilibré entre France et Export et une répartition homogène de ses clients. Le cas échéant il s’agit d’une erreur profonde management.

    C’est d’ailleurs certainement plus aisé en Aluminium qu’en Fonte encore que dans une des dernières présentations que j’ai eu l’occasion de voir, la répartition de AFC Redon était très équilibré avec un % d’investissement annuel constant et non négligeable.

    La transition énergétique Diesel/Essence vers l’Hybrid/Electrique fait appel à des carters sophistiqués présentant une bonne valeur ajoutée.
    N’en déplaise à certains mais chez le responsable de bien des maux c’est à dire « Renault » on passait beaucoup de temps à partager entre les différents fournisseurs les pièces de tel ou tel organe afin de maintenir un panel fournisseur cohérent.

    En sous pression les fournisseurs potentiels étaient français, espagnols ou portugais et rarement turcs ! Les négociations avec les turcs sont très âpres et le pays incertain.
    En culasses le nombre de fournisseurs est très limité surtout lorsqu’il s’agit de faire du développement avec les ressources adéquates. Et là nous avions à peine un tiercé gagnant, Montupet/Nemak ou Nemak/montupet, Fonderie du Poitou Aluminium n’ayant plus à cause de son parcours avec Teksid les ressources engineering et industrielles suffisantes pour mener des développements pointus comme le sont devenus cette famille de pièces.

    Il faudrait également se poser la question pourquoi certaines entreprises familliales ou bien héritées de groupe déjà « boiteux » en sont arriver là ?

    Pourquoi MBF était viable du temps des frêres Manzoni et pourquoi n’est-ce plus vrai aujourd’hui ? parce qu’il y a dans les repreneurs successifs des gens qui se sont payés dessus ? alors que la fonderie ne fonctionne pas ainsi, ce n’est pas du service mais de l’industrie lourde avec un gros besoin en investissements.
    Les connaissant un peu, j’ai l’impression que nos confrêres de la forge ont mieux appréhendés le sujet, je pense à Sifcor, à Setforge, dans certain cas la famile y a crut, dans d’autres ils ont intégrés un groupe digne de ce nom.

    Finalement avons-nous le bon niveau de manageurs d’entreprises avant de toujours rejeter la faute sur l’état, le ou les clients, la mauvaise période ?
    J’ai connu des patrons d’entreprise digne de ce nom, comme Stéphane Magnan, Stéphane Manzoni, Henri Latrasse, ils ne lâchaient rien mais le solde de chaque exercice était très souvent positif.

  2. J’ai côtoyé la famille Manzonni et le fond d’investissement qui avait acheté la société. Une gestion catastrophique de ce repreneur totalement incompétent qui bien évidemment a amené les sociétés à un dépôt de bilan. Je pense que les derniers véritables patrons fondeurs étaient de la génération de Stéphane Manzonni tout du moins pour le secteur fonderie sous-pression aluminium.

    J’ai aussi été au poste de Directeur Commercial pour le groupe Arche et aussi au fait d’une dépendance inacceptable à un Client comme Renault. En 2013 après une intensive prospective en Allemagne nous décrochons le projet qui réduisait la dépendance avec RENAULT très fortement.

    Un prestigieux constructeur allemand commande à SAM Technologies une pièce stratégique de ses nouvelles générations de moteur. Même avec une commande ferme en mains de plus de CA 20M€ /an pendant 7 ans la société c’est retrouvée en dépôt de bilan ! Cela reflète malheureusement d’un manque de robustesse financière et peut-être de compétences de nos nouveaux « capitaines » d’industries. Et tout cela au grand détriment des salariés et de notre savoir-faire Français !

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