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Par : piwi
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dimanche 28 Sep, 2025
Catégorie : Selon la presse

Le serial repreneur industriel ACI Groupe placé en RJ

Source  Les Echos –

Le serial repreneur industriel ACI Groupe placé en redressement judiciaire

La procédure a été lancée jeudi au tribunal de commerce de Lyon. Philippe Rivière, actionnaire majoritaire du groupe, compte faire appel de la décision. Depuis sa création en 2019, la société, qui emploie 1.400 salariés en France, avait avalé une quarantaine de PME dans la sous-traitance.

Atelier de Forges de Monplaisir, à Saint-Priest, 12 mars 2025. Spécialisée dans le forgeage, cette PME a été rachetée par ACI Groupe.
Atelier de Forges de Monplaisir, à Saint-Priest, 12 mars 2025. Spécialisée dans le forgeage, cette PME a été rachetée par ACI Groupe. (Photo Joël PHILIPPON/Photopqr/Le Progres/Maxppp)

Par Guillaume Guichard

Publié le 28 sept. 2025

La société industrielle lyonnaise ACI Groupe a été placée en redressement judiciaire jeudi, d’après le document du greffe du tribunal de commerce de Lyon. Le groupe, qui emploie 1.400 personnes en France et 200 à l’étranger, est en cessation de paiements depuis le 16 septembre, selon la même source.

Le cofondateur et actionnaire majoritaire du groupe à hauteur de 53,15 % (à date de septembre 2024), Philippe Rivière, précise aux Echos interjeter appel du jugement. « Je réfute la situation de cessation de paiements et par conséquent, je fais appel du placement en redressement judiciaire aux côtés des fonds qui sont au capital d’ACI Groupe, indique-t-il. Nous avons des solutions de financement de court terme, il n’y a pas le feu. »

Dissensions entre cofondateurs

D’après Philippe Rivière, la procédure a été lancée par le directeur général du groupe, Patrice Rives. Ce dernier, actionnaire d’ACI Groupe à hauteur de 12,88 %, est l’associé historique de Philippe Rivière, avec qui il a fondé ACI Groupe.

Depuis sa création en 2019, le groupe a réalisé une quarantaine d’acquisitions dans la sous-traitance industrielle. Parmi celles-ci, des PME rachetées à la barre du tribunal, Forges de Monplaisir, des fonderies, des PME très spécialisées comme Fralsen, à Besançon, ou encore une usine de sous-traitance automobile reprise au japonais Jtekt.

ACI Groupe a aussi mis la main sur des PME de la mécanique fournissant des groupes de défense comme Thales ou KNDS.

Un fournisseur placé sous surveillance

Signe des difficultés du groupe, de grands donneurs de la défense et de l’aéronautique avaient cependant placé les sociétés d’ACI Groupe sous surveillance depuis le printemps. Ces derniers mois, le ministère des Armées suivait également la société de près.

Concentré sur sa frénésie d’acquisitions, que Philippe Rivière présente comme une stratégie « d’hypercroissance », ACI Groupe n’a jamais, depuis sa création, généré de résultat opérationnel positif. Lors du dernier exercice audité et publié, clôturé en septembre 2024, ACI Groupe a essuyé un déficit d’exploitation de 5,6 millions d’euros (multiplié par deux et demi par rapport à l’exercice précédent), pour un chiffre d’affaires de 200 millions.

Le médiatique Philippe Rivière – il était encore sur un plateau de télévision mercredi dernier pour défendre l’industrie française – avait annoncé en février avoir obtenu un investissement de 80 millions d’euros de la part d’un fonds américano-singapourien, Fortuna.

Dossier sensible

L’argent n’est cependant pas encore parvenu dans les caisses d’ACI Groupe. « Ce retard n’arrange pas les choses, mais d’ici 15 jours les choses devraient être mises au clair », insiste Philippe Rivière.

Si ACI Groupe s’est tourné vers Fortuna, c’est faute d’avoir su convaincre un des nombreux fonds français approchés fin 2024, ces derniers ayant alors jugé trop incertain le modèle d’affaires d’ACI Groupe. Philippe Rivière avait ensuite dévoilé, en juin lors du Salon du Bourget, un projet d’introduction en Bourse, promis pour l’automne. En juin toujours, Philippe Rivière disait viser un triplement en cinq ans de son chiffre d’affaires.

Malgré une situation financière précaire, ACI Groupe s’est positionné ces dernières semaines sur le dossier de reprise de NovAsco (ex-Ascometal), indiquant un intérêt pour les sites de Dunkerque, du Marais et de Custines. Le 12 septembre, Philippe Rivière a également indiqué à la presse locale qu’il comptait investir dans l’aéronautique en Malaisie, comptant sur l’arrivée des fonds de Fortuna.

Signe que ce dossier est sensible, il est géré notamment par l’administrateur judiciaire FHBX, le cabinet cofondé par Hélène Bourbouloux.

Guillaume Guichard

Zone de commentaire !

8 commentaires pour : "Le serial repreneur industriel ACI Groupe placé en RJ"

      1. Vous n’avez pas bien compris : il parlait de Fortuna, l’ancienne déesse de la chance, qui lui permettra de rembourser toutes ses dettes. Il a fait couler un bronze à son effigie et forgé un autel pour garantir sa fortune.

  1. J’ai connu le même type de personnage, à une échelle bien différente, mais qui a tout de même réussi à détruire des entreprises dotées d’un réel savoir-faire et d’un carnet de commandes prometteur.

    Ne vous méprenez pas sur les administrateurs judiciaires : le mot « justice » n’apparaît que dans la seconde partie de leur intitulé professionnel, et malheureusement, ils restent trop souvent cantonnés à la partie administrative de leurs tâches.

    Espérons que, cette fois, l’administrateur et le mandataire feront du bon travail… ou, qui sait, que M. Rivière recevra enfin les fonds qu’il attend…

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