France 3 Aquitaine –
L’intersyndicale de la Fonderie du Poitou Alu a appris que Renault souhaite fabriquer son dernier modèle de culasse en Turquie. Une décision synonyme de fermeture pour les 320 salariés du site d’Ingrandes-sur-Vienne, comme à la branche fonte.
Un camouflet pour les 320 salariés qui espéraient se voir confier la production de ce dernier modèle de culasse. « On nous explique depuis six mois que l’aluminium a de l’avenir, contrairement à la fonte, donc on s’attendait à un autre scénario » analyse avec amertume Jean-Philippe Juin, délégué CGT, « mais là, c’est un abandon total de notre principal client qui ne nous laisse aucune chance de nous retourner. »
« Qui va vouloir nous racheter ? »
Cette information, si elle se confirme (NDLR : Renault n’a pas encore répondu à notre sollicitation), scellerait définitivement le sort du site poitevin. En redressement judiciaire depuis le mois d’avril 2021, la Fonderie Alu a jusqu’au 20 octobre pour trouver un repreneur. « Qui va vouloir nous racheter si le dossier est vide ? » s’interroge Jean-Yves Huet.
Ce que tous craignent c’est une fermeture pure et simple, comme la branche fonte voisine qui a cessé son activité à la fin juillet.
« Les administrateurs judiciaires ne bougent pas d’un pouce, l’État ne dit rien et notre principal client nous lâche » , « on n’est pas dupe, on nous prépare petit à petit à la même issue. »
Appel à la grève
Dans un courrier adressé ce mercredi à la ministre de l’Industrie, les délégués du personnel en appellent directement Agnès Pannier-Runacher : « l’État (…) va-t-il laisser faire ? »
Nous vous rappelons que vous êtes actionnaires de Renault, que vous le subventionnez depuis longtemps, allez-vous accepter que tous les moteurs thermiques du constructeur soient fabriqués hors de France ? »
– extrait du courrier de l’intersyndicale à Agnès Pannier-Runacher
Pot de terre contre pot de fer, les salariés de la Fonderie Alu ont peu de temps pour préparer leur riposte face au géant de l’automobile.
Le 15 septembre prochain, le cabinet Roland Berger, mandaté pour étudier les propositions de diversification, rendra son rapport. L’intersyndicale a d’ores et déjà appelé à une journée de grève, le lendemain.
La crainte de Poitou Aluminium est certainement fondée.
Il aurait été « Fair Play » de la part de Renault de faire fabriquer à son ancienne filiale ses derniers besoins en carter cylindres fonte et culasses aluminium plutôt que des les attribuer sans hésitation à l’Espagne, la Turquie ou la Hongrie.
Mais voilà le « Fair Play » industriel n’existe pas dans ce bas monde même au prix de « ce ne sera jamais plus comme avant », cette expression que je ne suis pas près de d’oublier.
Toutefois il faut se rendre compte d’une chose: sur ce site, lors de la grande époque il y avait au bas mot 1000 personnes avec des services très développés. Aujourd’hui les propriétaires qui se sont succédés ont tous tous taillés, rognés voir dissous certaines structures.
Que reste-il de la maintenance, du modelage, de la métrologie, du service qualité, de la logistique, et des méthides pour développer et industrialiser un nouveau produit: et bien pas grand chose pour ne pas dire rien.
Et c’est ainsi que l’on clôt l’histoire, d’un côté pas de nouveau projet, de l’autre plus de ressources, si un investisseur qui y croit n’est pas là pour remonter la société, sa fin est proche.
Maintenant ceux qui dénoncent cette situation devrait se rappeler qu’ils ont tout fait à l’époque où Montupet les avait repris pour que cela ne marche pas, peut-être ont-ils laissé passer leur chance ?.
Alors a bon entendeur . . . . .
Malheureusement la machine des constructeurs et du gouvernement poursuit sa route de la destruction des emplois.
Après nous FVM, MBF St Claude Fonderie du Poitou fonte et vont suivre l’alu Poitou… et SAM. Quid de la fonderie de Dunkerque ?
Ces décideurs sont dans une facilité déconcertante à la vue de tous ces actionnaires véreux et amateurs, ARCHE, JINJIANG, COLA à MBF, les Indiens à POITOU et bien d’autres.
Pourtant si il y a une réelle volonté de maintenir les fonderies, c’est très possible avec un avenir certain. Pour preuve à coté de chez nous FVM, en Moselle, une fonderie prospère et tourne du feu de dieu. La fonderie Lorraine – Groupe ZF. Fonderie qui embauche et qui refuse du job car pas une presse de libre.
Triste FRANCE…
De cette année 2021 nous retiendrons malheureusement la fermeture de cinq fonderies importantes dans le panorama français:
– Fonderie de Villers la montagne ayant appartenu au groupe Arche et sauf erreur de ma part son origine était PSA ? (à confirmer)
– Fonderie du Poitou Fonte de Châtellerault crée par Renault en 1980/1981 cédée à Teksid puis à une succession de repreneurs ne lui ayant jamais rien apporté.
– Manzoni-Bouchot Saint Claude entreprise familiale ayant connue elle aussi une succession de repreneurs ne lui ayant rien apporté.
Deux fonderies en attente mais dont le sort ne devrait pas être très positif:
– La SAM à Viviez ayant appartenu au groupe Arche puis à un chinois lui ayant promis un avenir digne mais qui finalement à pris les aides et s’est retiré dès qu’il à pu.
– Fonderie du Poitou Aluminium même origine que la fonte avec une cession à Teksid puis à une succession de repreneurs sans lendemain.
Toutes ces fonderies étaient connues et reconnues pour leur compétence et leur savoir faire et développaient régulièrement des pièces pour les constructeurs automobiles français mais également étrangers.
A eux cinq nous dirons qu’ils ont représenté certainement au moins entre 2000 et 2500 emplois.
A l’issue de cette année il ne restera plus beaucoup de fonderies pour livrer ces clients, très clairement nous perdons un savoir faire important qui ne restera que dans les fonderies intégrées de nos constructeurs.
Je ne crois pas me tromper en disant que nous sommes en train de fermer la page d’une très longue histoire, certes ils en restent en Italie, en Espagne, au Portugal voire en Turquie et bien sûr en Asie mais en France ???????
Alors ce que je pense c’est que nous sommes en train d’ entrer en période pré-électorale avec des prétendants pleins d’idées et se considérant comme d’ultimes recours, il faudrait peut-être que la profession au plus haut niveau se manifeste j’entends Secrétaire Général ou Président du SGFF pour que cette « bérésina » soit connue, pour que l’on sache comment l’industrie de second niveau est traitée dans notre pays
.
Cette instance à certainement des moyens pour se faire entendre au plus haut niveau, pour le relayer au niveau des médias, presse écrite, audiovisuel, et pourquoi pas en intervenant lors des meetings sinon rien ne se passera et surtout la population n’en prendra pas conscience.
Je me suis souvent exprimé, trop certainement mais après cela j’arrête je passe à autre chose.