Créée en 1832, la fonderie de Tellin a fait naître plusieurs milliers de cloches, toujours selon la même technique ancestrale. « La première étape dans la fonderie, le fondeur va calculer la forme de sa cloche et va reproduire cette forme sur une planche à trousser », indique Guy de Plaen, conservateur de l’ancienne fonderie de Tellin.
Cette pièce déterminait le profil du moule en argile. Après l’ajout de motifs, celui-ci était rempli d’un alliage de cuivre et d’étain. « Ici, vous avez l’entrée d’une des deux cheminées par où les flammes vont passer. On vérifiait la température, notamment à la couleur. Plus l’alliage était rouge, plus la température est élevée », précise le conservateur.
C’était très ardu, on ne s’imagine pas
« Les cloches, on les entend un peu partout mais on ne les voit jamais et on voulait savoir comment c’était fabriqué. Cela nous a impressionnés quand même », confie un visiteur. « Quand ils réalisaient une cloche qui n’était pas valable, ils devaient tout déconstruire pour recommencer une autre. C’était donc très ardu, on ne s’imagine pas », ajoute sa compagne.
Jusqu’en Nouvelle-Zélande, Canada et Congo
Quatre générations de maîtres fondeurs se sont succédé avant le déclin, puis la fermeture de l’entreprise familiale en 1970. « Trente-six personnes ont travaillé à la fonderie. Les odeurs, le bruit, les gens qui y travaillaient. Tout Tellin était lié à cette activité. Et son nom sur les cloches a été exporté partout. C’est donc quelque chose de fort important », souligne Guy de Plaen.
Nouvelle-Zélande, Canada ou Congo. Les cloches de Tellin résonnent, aujourd’hui encore, dans le monde entier. Et notamment à l’Abbaye de Maredsous.