Il se dit que vous aviez envie de récupérer les équipements de la fonderie pour l’Algérie ?
Au moment où les choses ont commencé à ne plus aller, un volet algérien a été évoqué, mais il n’a pas pu être mis en place pour des raisons légales puisque l’Algérie n’autorise pas l’arrivée de matériels industriels d’occasion sur son territoire. Mais la solution de rapatrier le matériel en Algérie n’a jamais été notre choix au moment de la reprise de Loiselet à la barre du tribunal de Chartres en 2014.
Que pensez-vous de l’expérience des relocalisations ?
Tous les économistes reconnus en France et à l’étranger sont unanimes sur les erreurs commises en matière de relocalisation. Pour une raison simple de compétitivité, la relocalisation des industries en Europe n’était pas, généralement, viable à cause des prix des produits finis à l’International. En revanche, la France aurait mieux fait de relocaliser dans les pays d’Afrique du nord pour réduire les coûts du transport maritime des marchandises rapatriées de la Chine et d’Asie du sud-est. En outre, la coopération économique entre la France et les pays du Maghreb aurait eu un sens plus concret.
Mais l’État français a subventionné les relocalisations à coups de milliards ?
Globalement, c’était inutile car les entreprises qui avaient un marché d’avenir n’avaient pas besoin de ces subventions alors que celles qui subissaient la concurrence mondiale ne pouvaient pas s’en sortir à cause de l’écart sur les coûts de main-d’œuvre.
Propos recueillis par Ahmed Taghza