Son arrière grand père Auguste Collignon, le fondateur d’une fonderie dans le 12ème arrondissement de Paris en 1898, rayonne, en bonne place dans le bureau de la direction avec son sémillant sourire.
Auguste a eu trois enfants (génération 1935-1970) :
– Pierre un passionné de motos qui dirigea une fonderie en Isère dans la région de Grenoble et devint notamment un fondeur spécialiste des cylindres à ailettes. Il gagna deux Bols d’or ce qui démontre une grande pugnacité.
– L’abbé Collignon qui fit ses humanités à L’ESF et fit très vite vœux de pauvreté et de chasteté. Il fut chargé d’un tout autre ministère.
– François, dont le fils Philippe (génération 1970-2007) aujourd’hui retraité, âgé de 68 ans, développa et dirigea l’entreprise jusque ces dernières années, celles de la crise financière.
On sait que les débuts des années 2000 ont été caractérisés par les hausses inexorables de toutes les matières premières. Les fonderies Collignon comme la majeure partie des fondeurs ne possédaient pas les services commerciaux pour oser et faire avaliser ces hausses. Conséquences bien connues : on rogne d’abord sur les marges puis ou en même temps sur les investissements.
En 1999, son fils Vincent avait rejoint l’entreprise. En 2007 les rênes, le pouvoir lui sont confiés. C’est donc ce dernier qui a conduit la nécessaire et importante restructuration qui permettra à cette entreprise un authentique nouveau départ qu’il a fallu organiser. Dès 2009, un changement de stratégie est décidé.
On modifie une unité et on repositionne l’autre.
On cherche des aides longues à venir auprès notamment des Conseils Généraux et Régionaux pour investir dans un nouveau chantier,
dans l’agrandissement et la mécanisation voire la robotisation et pourquoi pas dans l’automatisation de la coulée.
Début 2013, Vincent Collignon demande et obtient du tribunal de commerce le bénéfice de la procédure de sauvegarde pour lui permettre une restructuration sans passer par la case règlement judiciaire. Pari audacieux mais pari réussi puisqu’en juillet 2014 Vincent peut reprendre le manche : la procédure de sauvegarde est levée.
L’entreprise qui en 2007 affichait un effectif de 251 salariés dispose aujourd’hui en 2014 d’une équipe de 110 personnes, animées par la volonté de faire vivre et prospérer l’entreprise dont les coûts du plan social ont été, on l’imagine, lourds à supporter.
Aujourd’hui ce n’est pas l’euphorie mais c’est la confiance et la vigilance servies par un chiffre d’affaires de 13 millions pour une production de 2 000 tonnes de fontes GS et d’Aciers moulés (capacité 6 000 tonnes). Même si conjoncturellement le manque de vision dans le carnet de commandes est passé de 4 mois remplis à deux mois remplis, cela peut faire envie aux confrères, ceux qui sont passés de 3 mois à 3 semaines.
Cette entreprise dispose aujourd’hui d’une unité, celle de Saint Eloi, autrefois entièrement spécialisée dans la fonte GS qui s’est orientée avec ses 25 salariés vers un développement acier autour d’un chantier carrousel « Pentex » pour des pièces qui rentrent dans un format 900 x 900 », lequel pourra évoluer en hauteur jusque 500 voire 900 et plus. Le poids des pièces peut ainsi évoluer ici entre 0 & 100 kg.
L’unité Carbonnière avec ses 70 collaborateurs développera son potentiel vers les aciers moulés pour tout ce qui roule (exception automobile s’entend) et « qui pèsent entre zéro et 50 kg souvent avec de faibles épaisseurs.
La répartition de la production « Fonte GS – Aciers » est passée avec cette nouvelle stratégie de étions à 60/40 % à 25/75%.
« Tout ce qui roule de la brouette au char d’assaut en passant par le train, le poids lourd, le tracteur pour les pièces de liaison » cela élargit bien le spectre d’un savoir-faire différenciateur (75 % Acier & 25 % fonte) qui sera vendu par une équipe d’intervenants commerciaux qui, chez les clients travaillent non pas à la planche à dessin mais sur les ordinateurs des bureaux d’études. On a bien compris, Collignon, ce sera des pièces de hautes technicités, en fonte GS ou en aciers moulés non alliés ou faiblement alliés, déjà exportées à 50 % vers des pays comme Allemagne, Autriche, Suisse, Italie, Belgique, Luxembourg, Scandinavie, Danemark, Norvège, Suède, Finlande, et même le monde en fournissant des pièces à des pays aussi peu exotiques que la Russie, l’Algérie et même la Chine.
Un important projet technique et commercial pratiquement avalisé par un client est sur le point de sortir des cartons, mais nous n’en saurons rien avant quelques mois.
Olivier Lopez le directeur commercial, Vincent Collignon le P.DG avec un responsable de l’unité Saint Eloi.
Toutes ces années dernières ont mis à l’épreuve l’équipe dirigeante et les opérateurs, mais ici, Piwi a pu l’apprécier, la gestion du stress est assumée et bien gérée par Vincent Collignon et Olivier Lopez le directeur commercial, un ancien BTS de Creil lui aussi âgé de 42 ans.
Si la résilience se mesure en matière de caractéristiques mécaniques dans les aciers, elle est devenue une référence dans le langage des psychologues qui voient dans cette qualité l’aplomb pour rebondir quand on est submergé par toutes sortes de problèmes. Boris Cyrulnick serait donc heureux de voir au quotidien les personnels de cette entreprise qui entretiennent des relations saines et efficaces et qui font partie de ces PME si appréciées par nos élites, car elles sont le fer de lance de la reprise que chacun de nous attend… pour voir s’inverser les courbes…
Cette stratégie portera ses fruits grâce à l’engagement fort de son dirigeant tant dans le domaine de la qualité que du service aux 400 clients dont les outillages, (services oblige pour une fonderie de petites séries) sont stockées sérieusement.
Tout cela explique et nécessite la recherche d’un ingénieur commercial supplémentaire que Piwi va aider à débusquer.
Patrick Wibault dit Piwi