Environnement. A la mi-juillet 2021, la commune de Brousseval subit un violent orage qui entraîne de gros dégâts et notamment à la Fonderie. Cette inondation aussi virulente qu’inattendue a impacté l’entreprise locale à hauteur de plus de 2 000 000 €. Suite à cet événement climatique, plusieurs réunions ont déjà eu lieu pour cerner l’origine de cette inondation et surtout envisager des solutions pérennes.

Conduite par le Syndicat mixte du Bassin de la Marne et de ses affluents (SMBMA), une réunion s’est déroulée jeudi 20 juillet, en mairie de Brousseval, réunissant tous les acteurs du projet et notamment les deux cabinets d’études, ISL et Sialis, les représentants de la Fonderie, la Chambre d’agriculture, l’Agence de l’eau, l’OFB, des représentants de l’Agglo et du Conseil départemental ainsi que les assureurs de la Fonderie et Laurent Guillemot, sous-préfet de Saint-Dizier.

Arnaud De Bonviller, responsable chez ISL Ingénierie, a restitué les résultats de l’audit commandé préalablement. Avant d’aborder les finalités, l’intervenant a donné de nombreuses explications sur les réseaux d’eau en amont et en aval de l’usine et pourquoi cette dernière a été inondée. Plusieurs causes ont été définies telles que la violence de l’orage ce jour-là provoquant un ruissellement important que les réseaux n’ont pas pu absorber.

Quelles solutions ?

Afin de trouver une solution durable, trois stratégies ont été présentées : améliorer l’évacuation des eaux au droit de l’usine, stocker l’eau dans les terrains appartenant aux Fonderies de Brousseval ou dans les parties forestières ainsi que réduire le ruissellement à l’échelle des parcelles agricoles.

La première stratégie consisterait à la réalisation d’un chenal de dérivation sur le ruisseau des moulins et allant vers la Blaise avec une ouverture plus grande sur le pont, scénario qui semble le mieux adapté aux contraintes du site. En revanche, si ce scénario permettrait de réduire les surfaces inondées, il se limiterait à la partie sud de l’usine. Cette première hypothèse représenterait un coût de 1 200 000 €.

La seconde solution viserait à stocker l’eau dans les terrains appartenant aux Fonderies. Dans ce cas, deux retenues d’eau seraient créées, l’une en aval sur la Maronne et la seconde en amont entre Brousseval et Vaux. Le coût ces aménagements est estimé à 3,4 millions d’euros hors taxes.

La troisième stratégie, la plus coûteuse (plus de 3 500 000 €), consisterait à stocker l’eau à l’échelle de la parcelle agricole par la réalisation de haies sur l’ensemble du bassin versant. Si cette solution apparait préférable du point de vue écologique, elle aurait des conséquences importantes sur le plan économique puisque l’implantation de ces haies représenterait 340 ha sur les 5 960 ha que représente le bassin versant. La Chambre d’agriculture a effectué des sondages auprès des agriculteurs concernés qui, pour la plupart, ne semblent pas prêts à accepter cette idée.

Chacun l’aura compris, le choix de la solution et du porteur de projet devra être fait assez rapidement, d’autant plus que les assureurs ont été clairs dans leurs attentes ; leur souhait est qu’un engagement ferme soit pris dans les quatre mois à venir avec une réalisation des travaux dans moins de deux ans, faute de quoi se posera la question de l’assurance de l’usine, ce qui ne serait pas sans conséquences pour cette entreprise qui emploie actuellement plus de 650 salariés.

De notre correspondant

André Michel