LES ECHOS Extraits
La course à l’approvisionnement en nickel propulse les cours au plus haut depuis 10 ans
Constructeurs automobiles et groupes miniers multiplient les annonces pour s’approvisionner ou produire du nickel. L’offre peine à suivre l’explosion de la demande. Les cours ont passé la barre des 22.000 dollars.
Une batterie de voiture électrique contient en moyenne 50 kg de nickel, 45 de lithium et seulement 7 de cobalt.
C’est l’une des conséquences de l’explosion des ventes de voitures électriques : le nickel est au cœur de toutes les convoitises des groupes industriels. Il ne se passe pas une semaine ou presque sans que le « métal du diable » – c’est le surnom du nickel en raison de sa volatilité – ne fasse l’objet d’une annonce : contrat de long terme, prise de participation dans une mine, mise en exploitation d’un gisement…
Les constructeurs automobiles multiplient les initiatives pour sécuriser leur approvisionnement, tandis que les compagnies minières redoublent d’effort pour assurer la production de ce métal, ingrédient essentiel à la fabrication des batteries aux côtés du lithium et du cobalt.
L’obsession d’Elon Musk
Tesla s’est engagé à acheter du nickel à Talon Metals alors même que le groupe minier n’a pas encore extrait la moindre tonne de minerais. L’accord porte sur l’achat de 75.000 tonnes sous forme de concentré issu du projet de Tamarak dans le Minnesota.
Le nickel est une obsession de longue date pour le patron de Tesla. Déjà à l’été 2020, Elon Musk voulait offrir un « gros » contrat à toute entreprise pouvant lui fournir du métal en grande quantité et produit dans le respect de l’environnement. Il y a six mois, le constructeur a passé un accord avec le géant minier BHP pour sécuriser son approvisionnement en nickel.
50 kg de nickel
Tesla s’est également engagé en Nouvelle-Calédonie dans la reprise houleuse de l’usine de Vale, à Goro au sud de l’Île. Il joue le rôle de conseiller technique en échange d’un contrat d’approvisionnement de long terme. L’usine de Vale, vendue à un consortium international comprenant entre autres Trafigura, a été repositionnée pour produire du nickel de qualité batterie.
Le lithium ou le cobalt retiennent souvent l’attention du grand public pour les batteries de voitures électriques, mais le nickel est sans doute plus indispensable encore. Le groupe français Eramet rappelle qu’en moyenne une batterie de voiture électrique contient 50 kg de nickel, 45 kg de lithium et seulement 7 de cobalt. La demande de nickel pour les voitures devrait être multipliée par 2 en une décennie à peine avec l’essor de la mobilité électrique.
BHP contraint de retourner en Afrique
Plus de 60 % du cobalt mondial est produit en République démocratique du Congo, souvent dans des conditions environnementales et sociales inacceptables .
Du côté des industriels, c’est aussi une course contre la montre. Lundi, BHP annonçait par exemple mettre 100 millions de dollars pour prendre une participation dans un projet de mine en Tanzanie, l’un des gisements les plus riches au monde. Signe de l’urgence, BHP revient en Afrique qu’il avait pourtant quittée en 2015, préférant se concentrer sur les juridictions stables et sûres comme l’Australie, le Canada ou le Chili.
Vers les 24.000 dollars
Depuis près d’un an, le français Eramet étudie avec BASF la possibilité de valoriser grâce à différents procédés métallurgiques son gisement indonésien à Weda Bay pour la fabrication de batteries. L’objectif est de fournir 42.000 tonnes de nickel et 5.000 tonnes de cobalt d’ici trois à quatre ans.
A la Bourse des métaux de Londres, la tonne progresse déjà de 7 % depuis le début de l’année et vient de dépasser les 22.000 dollars, du jamais vu depuis près de dix ans.
En lisant ce post, j’ai le sentiment que l’histoire se répète,
que les échecs du passés ne servent qu’à exploiter plus, consommer encore plus.
Les droits de notre planète et de ses habitants vont-ils être respectés dans cette course aux besoins, aux profits,
j’en doute…Mais quelle alternative ?