« Cette solution est à ce stade la plus puissante du marché, avec beaucoup d’éléments différenciants », assure Geoffrey Bouquot, directeur R & D de Valeo, en charge de la stratégie. « Elle permet de multiplier par neuf l’effort du cycliste, alors que les solutions du marché sont limitées à cinq fois », précise-t-il. Développé avec la jeune pousse Effigear, le changement de vitesse automatique, grâce à un algorithme, constitue aussi une première pour les vélos électriques.
Pour le groupe dirigé par Jacques Aschenbroich, le vélo électrique constitue un nouveau débouché à ses moteurs 48 volts, développés au départ afin d’ assister les moteurs thermiques . Grâce à ces systèmes à basse tension, d’hybridation dite « légère », les véhicules peuvent réduire leurs émissions de quelques grammes à moindre coût.
Positionnement haut de gamme
Cette technologie équipe aussi de petits véhicules urbains 100 % électriques, aux performances limitées, tels que l’AMI de Citroën. « Nous estimons détenir 40 % du marché du 48 volts, avec un carnet de commandes de 7,5 milliards d’euros », indique Geoffrey Bouquot. De quoi réduire les coûts grâce à des productions de grande série.
Selon l’Observatoire du cycle, le VAE a déjà représenté 45 % du chiffre d’affaires du vélo dans l’Hexagone en 2019. Et la crise sanitaire a encore dopé cette année son utilisation, vouée à croître également à l’avenir avec les restrictions d’accès croissantes aux véhicules polluants dans les centres-villes.
Valeo arrive toutefois relativement tard sur ce marché. Bosch s’y est lancé voilà déjà dix ans et revendique une position de leader . Avec ses innovations, l’équipementier français se positionne résolument sur le haut de gamme. « Nous visons tous les segments, du vélo urbain au VTT, en passant par le vélo cargo », indique Geoffrey Bouquot qui affiche « de grandes ambitions » pour Valeo sur ce marché.