OUEST FRANCE
Entre 1897 et 1986, l’usine d’Antoigné fabriquait de nombreux radiateurs en fonte « Chappée ». Elle a laissé une empreinte indélébile au village et la commune a racheté l’ancien bâtiment industriel. Dès 1987, Jean-Claude Boulard, maire du Mans, proposait la création d’une association pour conserver la mémoire de l’usine. Quelques années plus tard germait l’idée d’une verrière contemporaine dans l’ancienne cantine. A découvrir à la fonderie d’Antoigné.
Trois questions à…
Gérard Viel, président des anciens fondeurs depuis 2011
Comment est né ce projet de verrière contemporaine ?
En 2005, l’association avait invité Stéphane Arrondeau, de l’association Lumières fertoises club vitrail, dans le cadre de la journée du patrimoine « fer et verre ». Un projet de vitraux a été proposé aux élus qui ont accepté. Il s’agissait de visualiser les spécificités de la fonderie mais aussi l’histoire des dirigeants Chappée. Différentes esquisses proposées à la population locale ont été remises à Michel Ducreux, verrier à La Flèche. Le financement a été assuré par l’association, la municipalité, le Conseil général et le Pays du Mans.
Quelle évolution du chantier ?
Quatre fenêtres de 4 m x 2,50 m ont été réalisées en 2007 et une cinquième plus petite en 2008. Pour ne pas trahir la mémoire ouvrière, Stéphane, chargé de la conception, a participé à des coulées de bronze et a passé des heures à écouter les anciens fondeurs. Puis il a choisi les couleurs, avant de transmettre les esquisses au maître verrier Michel Ducreux. Pour être au plus près de la réalité, ce dernier a représenté « les goules noires » comme dans un livre de Zola.
Que représentent les vitraux ?
Près de 100 portraits et scènes de la vie quotidienne sont répartis sur 148 panneaux et 50 m 2 de vitraux. Des visages historiques et d’anciens fondeurs côtoient des personnalités de la vie locale actuelle et des dirigeants de l’entreprise. Ainsi, on peut voir André Beury, maire sous le précédent mandat ; Claude Coyeau, président des fondeurs jusqu’en 2011 et Jean-Claude Boulard, maire du Mans, très engagé au moment de la fermeture de l’usine. On y voit aussi des portraits de femmes et d’enfants. Les visages sont traités sous forme de dessins ou de photographies. 50 % de la surface totale est réalisée en bleu ciel, 22 % avec du vert, 22 % avec du jaune et 6 % avec du bleu soutenu.