Leroy-Somer est le plus gros employeur privé de Charentes. Il compte 16 usines en France et fournit des moteurs aux centrales nucléaires d’EDF ainsi qu’aux sous-marins et aux navires de l’armée française. – Photo Stéphane Audras/REA
C’est une page d’histoire qui se tourne pour la vénérable maison Leroy-Somer. Né au lendemain de la Première Guerre mondiale et basé à Angoulême, le fabricant français d’alternateurs industriels et de moteurs électriques va être racheté pour 1 milliard d’euros par le japonais Nidec, ont annoncé mardi ce dernier et la maison mère de Leroy-Somer, l’américain Emerson. L’ensemble des activités cédées regroupe plus de 9.500 salariés et a généré un chiffre d’affaires combiné de 1,7 milliard de dollars l’an dernier.
« le choix d’un industriel comme le japonais Nidec est plutôt un soulagement », estime un responsable syndical CFDT du groupe. « Une bonne chose, c’est qu’on est complémentaires. Nous produisons des tailles de moteurs et d’alternateurs qu’eux n’ont pas », souligne Hervé Simonet, de la CGT, cité par l’AFP.
Leader mondial dans la fabrication d’alternateurs
Fondé en 1919, Leroy-Somer s’est développé au début du siècle sous la houlette de Marcellin Leroy, un jeune artisan charentais qui avait compris le potentiel industriel du moteur électrique. La société a connu un essor rapide lors des Trente Glorieuses, avant de passer dans le giron du groupe Emerson en 1990, du fait de la globalisation des marchés.
Leroy-Somer, qui compte Total, DCNS, GE ou EDF parmi ses clients, sert des entreprises dans le monde entier dans des secteurs comme l’énergie, l’automobile, l’industrie lourde ou la mécanique. Le groupe est leader mondial dans la fabrication d’alternateurs. Il a réalisé un chiffre d’affaires de 695 millions d’euros dans ce domaine lors de son dernier exercice, contre 471 millions d’euros pour le pôle moteurs électriques. C’est le troisième acteur européen, derrière ABB et Siemens, dans les moteurs électriques. De quoi susciter l’intérêt d’un géant japonais.