UN DESSIN VAUT MIEUX QU’UN…
Merci à Laurent de m’avoir montré ce tableau, il se reconnaîtra.
Analysons ces courbes : L’Italie a échappé au COVID et se rit du coût des énergies, pareil pour le COVID en l’Allemagne mais privée du gaz à bon marché son industrie dégringole.
Nous, on a tout pris dans la figure, le COVID et le coût des énergies, mais heureusement qu’on réindustrialise à tout va (je suis taquin) ça fait infléchir la pente du toboggan de la mort.
Voilà des courbes comme je les aime, simples à lire et parlantes.
Dans une entreprise lorsque les résultats tombent aussi vite et que leur chute brutale s’amplifie que fait-on ?
On modifie l’organisation et on adopte une autre stratégie.
On travaille en cellule de crise, à bride courte, decision-action-résultat, jusqu’à ce que l’on soit sortis des tourbillons.
La structure gouvernementale qui s’occupe de l’industrie n’est plus adaptée à la situation d’urgence.
Elle fait de son mieux avec des recettes malheureusement dépassées.
Entourée de comités plus theodules que tactiques, elle est dans la réaction plus que dans l’anticipation.
Je plaide depuis longtemps pour une force puissante qui s’exonère de la tutelle de Bercy, car finalement si finances prospères il y a, c’est que notre industrie nous sera revenue.
On commence par travailler pour créer des richesses et ensuite on les répartit pour faire avancer le pays.
Pas l’inverse.
Il nous faudrait un grand ministère d’Etat chargé des énergies, des matières premières, de la recherche industrielle, de l’apprentissage, et du Plan des filières stratégiques industrielles que nous souhaitons développer.
Et pour financer tout ça, un instrument de type fonds souverain alimenté par l’épargne de ceux qui croient dans le renouveau de l’industrie.
Sans oublier un financement spécial pour les entreprises en retournement qui sont privées de financements actuellement alors qu’elles sont sorties de restructuration et sont en redéploiement.
Évidemment pour faire tourner tout ça, si possible, des professionnels chevronnés et des collaborateurs qui s’inscrivent sur le temps long et qui ne zappent pas pour leur carrière personnelle.
L’industrie, c’est un engagement pour la France et c’est du temps très très long.
Et si on commençait maintenant ?PATRICK BELLITY
En étant un peu provocateur, la plupart des français s’en tape me coquillard. A ce niveau de faiblesse, ils ne savent même plus ce que c’est que l’industrie, ce qu’elle a pu être.
Pour beaucoup, je pense, c’est du passé. Acheter étranger (Chinois, Allemand, Italien, et de bien d’autres pays lointains) est tellement devenu une habitude familière, qu’ils ne se posent plus la question.
L’industrie en France, hormis les quelques perles qui nous restent encore et se défendent bien, mais pour combien de temps (militaire, aéronautique, etc) est définitivement du passé…
Quand on voit qu’il faut des années de procédures (environnementales, administratives, financières) pour implanter une usine, un parc éolien, une extension d’autoroute ou d’aéroport, etc, le français moyen veut garder son pays figé dans le formol, pour le restreindre à devenir (si ce n’est déjà fait), un gigantesque parc d’attraction pour touristes du monde entier…
La preuve. Une parmi des tas…
https://www.valeursactuelles.com/societe/var-cela-fait-3-ans-quon-est-dans-des-procedures-environnementales-la-construction-dune-usine-strategique-bloquee-par-des-ecolos