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La fonderie du géant minier russe Norilsk Nickel, dans la ville de Nikel, région de Mourmansk, en Russie, La Kola Mining and Metallurgical Company, une unité de la société russe Nornickel, dans la ville de Monchegorsk, région Mourmansk, en Russie.
Avec la flambée des prix de l’énergie et des matières premières depuis l’invasion russe de l’Ukraine, certains industriels français craignent que la transition écologique ne soit retardée, et s’inquiètent pour la relance industrielle.
« Le cours du nickel explose alors que les constructeurs se sont lancés dans la transition vers l’électrique » et ont besoin de ce métal stratégique pour les batteries des voitures, a souligné mercredi Éric Trappier, PDG du groupe Dassault Aviation et président de l’UIMM, lors du grand oral qu’a fait passer cette organisation patronale de la métallurgie aux candidats à la présidentielle.
« Avant que le tuyau ne se vide complètement, il va se passer quelques semaines, mais on risque des ruptures de stock entre juin et septembre », estime Bruno Russo, PDG de la PME strasbourgeoise Esaris qui fabrique des composants pour l’aéronautique, présent à la manifestation.
Nickel, mais aussi titane très utilisé dans l’aéronautique pour sa robustesse et sa légèreté, acier ou aluminium, la plupart des métaux industriels flambent sur le marché de Londres depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie il y a tout juste deux semaines, en raison notamment des sanctions appliquées par l’Occident à la Russie, pourvoyeur de ces métaux.
« J’avoue avoir découvert il y a deux semaines que le nickel qu’on utilise dans les batteries était surtout russe », admet un patron .
Faute de métaux stratégiques pour fabriquer les batteries des véhicules électriques, « la guerre va retarder la transition énergétique ».
– « Période transitoire compliquée » –
le nickel, le lithium ou les terres rares sont un vrai sujet. Et toute cette crise risque de favoriser la Chine, en avance sur la voiture électrique depuis 20 ans, et qui continue, elle, de converser avec la Russie ».
Pour sa part Hervé Bauduin, président de l’UIMM Lorraine défend à fond « le nucléaire » comme source de souveraineté énergétique pour la France.
De fait, la seule hausse des prix de l’énergie pèse pour :
60% dans l’excédent brut d’exploitation des entreprises du secteur de la chimie et pour
72% dans celui des groupes sidérurgiques, très utilisateurs de gaz, ou d’énergie en général.
À la Mutualité, des propositions de quatre candidats à la présidentielle en matière d’industrie: Éric Zemmour, Anne Hidalgo, Marine Le Pen et Valérie Pécresse, Je retiens l’unanimité des quatre présents pour insister sur l’importance de l’industrie pour les prochaines années et d’arrêter la désindustrialisation à l’œuvre« , se rassure Bruno Berthet, PDG de la société Rafaut Group .
Mais le tableau est chargé pour une industrie convalescente après plusieurs décennies de désindustrialisation suivies de deux ans de crise du Covid-19.
Face au « choc énergétique; il va falloir qu’on trouve les méthodes pour aller de l’avant », avance M. Trappier, qui fait partie de la « cellule de crise » mise en place par l’Élysée et Matignon pour « cartographier » les besoins énergétiques des entreprises françaises et leur « dépendance vis-à-vis de la Russie », afin de déclencher des aides « ciblées » et un plan de « résilience ».
Les hausses vertigineuses des prix de l’énergie et des métaux vont « générer en plus un choc inflationniste fort dans un contexte où l’inflation était arrivée déjà après la Covid et la relance, Il va falloir rebâtir des filières pour éviter de repasser par la dépendance russe, simplement il va y avoir une période transitoire compliquée. »