LES ECHOS –
Fidèle à sa réputation, le patron portugais a piloté au pas de charge les premiers pas du groupe issu du mariage entre PSA entre Fiat Chrysler. Les premiers résultats sont là. Reste à convaincre les marchés.
Malgré la pénurie de semi-conducteurs, « la performance opérationnelle l’an dernier a été remarquable »,
Un an déjà ! Le 16 janvier, Stellantis, le groupe issu de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler .
Le patron portugais a bâti son crédit sur la rapidité avec laquelle il a redressé PSA puis Opel, racheté par le groupe français en 2018. L
Résultats record
Cette quête permanente de performance n’a pas ménagé les parties prenantes. Les concessionnaires du groupe en Europe ont été brutalement informés fin mai de la résiliation de leurs contrats , avec un préavis de deux ans.
Le blues des ex-PSA
En France, les ex-PSA ont eux aussi le moral dans les chaussettes. Traditionnellement très attachés à leur entreprise, ils digèrent mal le passage à une entreprise mondiale dont la France n’est plus le coeur du réacteur, mais un centre de décisions parmi d’autres.
Carlos Tavares ne compte pas relâcher l’effort, car le surcoût du passage accéléré à l’électrique ne pourra pas être répercuté au client, argumente-t-il. « Au cours des cinq prochaines années, nous (devrons) digérer 10 % de productivité par an … dans une industrie habituée à délivrer 2 à 3 % de productivité », a-t-il lancé début décembre. L’avenir nous dira qui sera en mesure de digérer cela, et qui n’y parviendra pas. »
Des marchés qui restent à convaincre
Jusqu’à présent, toutefois, les investisseurs n’ont pas rangé Stellantis dans le camp des vainqueurs de la transformation en cours.« Les marchés restent sceptiques, au point qu’une voiture produite par Tesla a aujourd’hui en Bourse une valorisation considérablement plus élevée qu’une voiture produite par Stellantis ! Carlos Tavares a clairement montré qu’il s’attache à ce que cette anomalie de perception ne perdure pas ».
L’effort de pédagogie a débuté depuis plusieurs mois. Le 8 juillet, le groupe a dévoilé sa stratégie pour électrifier sa production . Et début décembre, il a présenté sa stratégie logiciel, en promettant 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires supplémentaires à l’horizon 2030, « avec des marges dignes de la tech », selon Carlos Tavares.
Le CES de Las Vegas, où le groupe a tenu à être présent malgré la situation sanitaire, a complété il y a quelques jours l’opération de communication, avec en point d’orgue l’annonce du partenariat avec Amazon. « L’arrivée comme chef de la technologie de Ned Curic, qui dispose d’une grosse expérience sur ces sujets, a également été bien perçue », complète Bertrand Rakoto, consultant chez Ducker.
Le directeur général doit également expliciter ses plans pour les 14 marques du groupe, ayant jusqu’alors assuré qu’il n’en sacrifierait aucune à court terme. Il voit dans ce foisonnement une richesse, et les marchés, une source de complexité. Un autre sujet de divergence.
Pour avoir réalisé un projet en commun avec PSA au début des années 90 on peut douter de la satisfaction des anciens PSA. Avec une culture d’entreprise familiale très forte chez Peugeot, là même ou ils ont eut déjà beaucoup de mal à accepter Citroën leur ressenti vis à vis de FCA ne doit pas être évident.
Les réunions de direction entre les différentes entités d’origines doivent se passer dans une atmosphère lourde, surtout lorsque Carlos Tavarès va devoir assainir la situation italienne de Alfa Roméo et Lancia ainsi que les sites sous-engagés.
Affaire à suivre. . . . .