Nomar avait été reprise en 1988 par la société Staub, elle-même rachetée en 2008 par l’entreprise allemande Zwilling (groupe Werhahn), qui l’a intégrée à son département arts de la table. Dans un courrier adressé aux salariés, fin février, la direction de Staub invoque le « marché mondial hautement concurrentiel », et le besoin de « sauvegarder sa compétitivité pour ne pas compromettre son futur ». Estimant « impératif d’augmenter nos volumes, d’accroitre notre niveau de qualité et de réduire nos coûts » pour la « survie de l’entreprise ». Elle indique que « depuis 2008, le groupe Zwilling a investi 33 M€ au sein de Staub Fonderie pour remettre à niveau l’outil de production ».
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Déménager à 800 km__
Un autre important programme d’investissement est prévu sur les trois prochaines années vers une technologie plus moderne, en s’équipant d’un four électrique et d’une nouvelle ligne d’émaillage. Un projet qui doit permettre d’améliorer la qualité et la productivité, en maintenant les emplois en France. Mais pour cela, les dirigeants veulent regrouper les activités de production sur un seul site : celui de Merville (Nord), qui compte environ 300 salariés plus une cinquantaine d’intérimaires. Ce qui doit conduire à l’arrêt de la fabrication à Roche-la-Molière fin août, suivi d’une fermeture totale du site, ave l’arrêt de la logistique (10 personnes), fin janvier 2017. Les dirigeants de Saub Fonderie ajoutent que la soixantaine de postes permanents qui seront supprimés dans la région stéphanoise seront recréés à 800 km de distance, dans la petite ville située à l’ouest de Lille. Ils soulignent que de nombreuses mesures d’accompagnement seront prises pour les candidats au départ dans le Nord, qui pourraient être peu nombreux.
L’annonce faite fin février aux salariés ligériens est arrivée en même temps qu’une lettre des dirigeants de Werhahn, leur annonçant une prime de 650 € à l’occasion des 175 ans du groupe. En les remerciant « très chaleureusement de votre bon travail et de votre loyauté depuis de nombreuses années ». Ces derniers « réfutent le motif économique » invoqué dans le cadre du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), lancé la semaine dernière par la direction. Laquelle a recruté un manager de transition, Eric Launois, sur six mois, pour conduire la négociations engagée avec les représentants du personnel en vue de la fermeture du site. Les représentants de salariés, majoritairement CGT, soulignent que les objectifs assignés ont été tenus, avec une production en hausse et des résultats positifs. Ajoutant que le groupe Zwilling, leur unique client, qui revend ensuite les pièces fabriquées dans le monde entier, notamment en Chine et aux Etats-Unis, « a réduit de près d’un tiers le prix d’achat des pièces produites par Staub en l’espace d’un an ».
Denis Meynard
Arts de la table
Staub Fonderie, qui a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 44,5 M€ constitue une partie du département arts de la table du groupe Zwilling, qui en a fait l’acquisition depuis voici huit ans. Ce dernier, dont le chiffre d’affaires dépasse 650 M€, est organisé en trois pôles. Outre des casseroles en fonte, son pôle art de la table fabrique des couteaux, des verres, des plats en inox et en aluminium. Les deux autres pôles concernent des accessoires métalliques de l’univers de la coiffure (ciseaux, rasoirs…) et de l’univers de la beauté (pinces à épiler, coupe ongles…).