La République du Centre –
Julien Barbrault montre une des pièces, très techniques, réalisées par Sifa Technologies. Derrière lui, un groupe d’opérateur résout, de façon autonome, les problèmes du jour.
Rachetée fin 2016 par la holding Alty Industry, l’usine orléanaise est désormais dirigée par Julien Barbrault, qui est confiant dans l’avenir du site.
Depuis décembre 2016, la Société industrielle de fonderie d’aluminium (Sifa Technologies) vit une nouvelle histoire, à Orléans.
Après des heures compliquées (lire en encadré), le sous-traitant automobile a été repris par la holding Alty Industry, présidée par Patrick Bellity, 61 ans. Ce dernier présidait déjà le groupe Arche, précédent propriétaire.
Un nouveau marché dans l’électrique
Il a nommé un directeur général, en la personne de Julien Barbrault. Celui-ci a réorganisé les services supports, investi un million d’euros en 2017, rénové une partie de la fonderie, appliqué le « lean manufacturing » (les opérateurs résolvent les problèmes en groupes autonomes) et décroché de nouveaux marchés, profitant de la reprise du marché automobile.
Pour l’instant, la Sifa est la seule possession d’Alty Industry, « Mais Patrick Bellity a d’autres ambitions, afin de faire vivre l’industrie en France », prévoit Julien Barbrault.
Depuis la reprise, les effectifs sont remontés, de 127 à 150 personnes. L’usine tourne 24 heures sur 24, grâce à trois équipes.
Et les difficultés financières semblent reléguées dans le passé. Le chiffre d’affaires aurait grimpé de 8 %, en 2017, à 19,5 millions d’euros et l’équilibre financier serait revenu.
Et ce grâce à de nouvelles commandes du client historique (Renault-Nissan) pour des groupes motopropulseurs thermiques. La Sifa, c’est une nouveauté, va également réaliser des pièces pour des moteurs électriques BMW. Des contrats ont également été signés avec Volkswagen, pour un système innovant d’admission d’air : « Cela nécessite un an de préparation ».
« Une usine modèle »
L’entreprise, à partir du cahier des charges du constructeur, dessine les pièces et réalise des prototypes en trois dimensions. Elle met également au point l’outillage et les lignes de fabrication nécessaire. « Nous réalisons des pièces de 10.000 à plusieurs millions d’exemplaires par an », explique le directeur, pour une vingtaine de références (culasses, pièces de freinage, carters…), toutes destinées au marché automobile.
« Ce sont des projets complexes, des techniques intéressantes, qui nous font monter en compétences. L’objectif est de faire de la Sifa une usine modèle, incontournable. Il y a peu de fonderies en France capables d’une telle technicité », s’enthousiasme Julien Barbrault.
Carole Tribout