Ce n’est pas un hasard si la CGT Fonderie de Bretagne a choisi Hennebont – après s’être vue interdire, par le tribunal de Lorient, d’organiser la fête sur le parking de la fonderie de Caudan (Ouest-France du 1er juillet 2016) – pour célébrer les 50 ans de la Société bretonne de fonderie et de mécanique.
Car l’histoire de la SBFM est intimement liée à celle des Forges, qui ont déposé le bilan en 1966. C’est à cette période que la régie Renault installe une fonderie sur le site de Kerpont à Caudan.
1998 : Fin de l’histoire avec Renault
Trente-deux ans d’une histoire tumultueuse. Le nombre des salariés ne cesse de diminuer, bien loin des 1600 employés comptabilisés dans les années 1980.
En 1998, Renault et Fiat s’entendent et la SBFM passe dans le giron de Teksid, branche sidérurgique du géant italien. En 2006, Teksid met la clé sous la porte. C’est un autre Italien, le groupe Zen, qui devient majoritaire.
L’usine de Caudan subit de plein fouet la crise du secteur auto. Zen dépose le bilan en 2008. Les salariés se lancent alors dans la lutte pour garder leur emploi.
2009 : le retour de Renault
Des mois de combat et enfin, in extremis, le 26 septembre 2009, c’est officiel. Les fondeurs obtiennent que Renault reprenne l’usine de Caudan sans licenciement des 400 salariés en CDI. La SBFM change de nom et devient Fonderie de Bretagne.
2010 : le visage de la SBFM
Depuis les années 1980, Pierre Le Ménahès était de toutes les luttes de la SBFM avec la CGT. Connu comme le loup blanc dans le pays de Lorient, la France découvre sur petit écran le visage de Pierrot un soir de janvier 2010. Face à un Nicolas Sarkozy déstabilisé, le syndicaliste ne se départit pas de son franc-parler et se fait le héraut « des gens d’en bas, qui se lèvent tôt, qui partagent surtout les petits salaires, les licenciements, les fermetures d’usines ». Un tabac.
C’est également à cette époque que les salariés entament, et remportent, leurs premiers combats judiciaires pour faire reconnaître leur préjudice d’anxiété lié à l’amiante.
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2016 : la fête… et de nouveaux combats ?
Finalement, la fête a bien eu lieu, mais pas à la fonderie comme l’espérait la CGT. Un bras de fer avec la direction s’est engagé sur fond de prochaines négociations d’entreprise.
La rentrée s’annonce tumultueuse. À l’image des 50 ans d’histoire de la fonderie.