Filiale depuis 1987 du groupe italien Candy-Hoover – qui compte également une centaine de salariés sur le site de Lunery –, l’usine Rosières avait été dédiée à la fabrication de produits haut de gamme.
« Depuis vingt-cinq ans, c’est notamment ici qu’est fabriqué le fameux appareil Trio, composé d’une table de cuisson, d’un four et d’un lave-vaisselle. C’est un concept unique et sa fabrication occupe à elle seule vingt personnes chez nous. Mais il arrive en fin de vie et doit être repensé.
D’où nos inquiétudes aujourd’hui : on ne sait pas si la nouvelle version qui doit être lancée fin 2018 – début 2019, sera toujours fabriquée dans le Cher. On a déclenché un droit d’alerte sur les orientations stratégiques du groupe mais nous n’avons reçu aucune certitude sur notre avenir. »
Les élus du comité d’entreprise invoquent dans leur communiqué divers « signaux » qui leur laissent penser que « cette production pourrait être externationalisée dans l’autre usine du groupe située à Eskişehir, en Turquie, où la main-d’œuvre est trois fois moins chère qu’en France.
Ce site a progressivement absorbé une grande partie de l’activité française, y compris les fours haut de gamme pyrolyse Rosières ». Outre cette baisse du volume de production à Lunery, les élus soulignent « l’absence d’investissements » sur le site berrichon.
Pour eux, un transfert de la fabrication des appareils Trio signerait en tout cas le coup de grâce de leur usine : « Il marquerait la fin imminente du site de production historique des cuisinières bois charbon de nos grands-parents. Le consommateur devra alors savoir que Rosières n’est plus du tout français ».
La direction se veut rassurante
« La situation de Rosières n’est absolument pas préoccupante, rassure Géraldine Moreno-Achain, directrice des ressources humaines du groupe Candy-Hoover. Lors des trois dernières réunions avec les élus du comité d’entreprise, nous avons fourni des données chiffrées et étayées sur les prévisions d’activité du site en 2018. On reste sur des volumes de production, un chiffre d’affaires et des effectifs identiques à ceux de 2017. Il est vrai que nous menons un projet de modernisation de l’appareil Trio pour l’adapter notamment aux nouvelles réglementations mais il ne faut pas faire d’amalgame avec l’avenir du site de Lunery. »
Le directeur de production de Rosières, Éric Lafabrègue, ne partage pas non plus les appréhensions des élus du comité d’entreprise. « Ils sont inquiets car ils n’ont pas de maîtrise sur cette future version du Trio puisque l’étude est menée entre notre maison mère italienne et le bureau d’études de Turquie. Les prototypes sont également réalisés là-bas. Mais c’est le cas pour tous nos produits depuis le départ de notre bureau d’études en 2002 : ils sont développés ailleurs et assemblés chez nous. Il n’y a donc pas de raison pour que le prochain Trio ne soit pas fabriqué sur notre site, même s’il est vrai que nous n’en avons pas non plus la garantie. »
Le responsable juge néanmoins les perspectives de production annoncées suffisamment rassurantes pour « ne pas paniquer ». « Depuis trois ans, nos tendances sont stables en terme d’heures de production et de chiffre d’affaires. Le groupe a clairement manifesté son souhait de les maintenir. Et même si le Trio n’était plus fait ici, il ne représente qu’une petite partie de notre production, nous avons d’autres produits. »
Bonjour,
je découvre votre blog et vous félicite pour sa tenue. Ce n’est pas toujours aisé de publier régulièrement. Je tiens, si vous le permettez, à faire un retour depuis notre blog
Bravo.