France 2 -M.Damoy, F.de Florival, N.Salem, V.Castel – 20 Heures
Si le passage à la voiture électrique fait plonger les commandes des fonderies, certaines s’en sortent bien. Reportage à Châteauroux (Indre), dans l’usine Eurocast.
L’usine Eurocast de Châteauroux (Indre) ne connaît pas la crise. Ailleurs en France, dans le Jura, le Poitou ou le Morbihan les fonderies sont pourtant en souffrance. Quel est le secret de celles qui résistent ? Jérôme Guedo, employé depuis 30 ans et aujourd’hui responsable de production, a occupé tous les postes chez Eurocast. Comme les 130 salariés de l’entreprise, il est serein. « Tous les gens que vous voyez dans l’entreprise, ce sont des embauchés, explique ce dernier. On a quelques intérimaires qui sont ici, mais personne à l’heure actuelle est inquiet, à partir du moment où l’on a des commandes qui sont derrière. »
Un modèle quasi unique France
L’entreprise revient toutefois de loin. En 2009, en grande difficulté, elle est rachetée par un investisseur, qui fait le pari de mettre 20 millions sur la table, pour se différencier des concurrents en visant le haut-de-gamme. Résultat, Eurocast signe des contrats avec BMW ou Jaguar. Pour répondre à leurs exigences, les salariés sont contraints de faire des efforts. « Ça nous a aussi obligé à travailler différemment, à ne plus par exemple prendre de vacances au mois d’août, de travailler pratiquement sept jours sur sept », explique Frédéric Bonnaud, le directeur de l’usine.
Cette conversion réussie est quasi unique en France. Le pays compte 380 fonderies, qui emploient plus de 30 000 salariés. Trop de sites pour être compétitif, selon Wilfrid Boyault, directeur général de la Fédération Forge Fonderie. « Le projet c’est un ou deux champions, un regroupement des forces pour regrouper les compétences, pour peser suffisamment aussi face aux moyens de financements et face aux clients » explique ce dernier.
À Châteauroux, tous se préparent déjà au prochain virage : celui de l’électrique.
Je trouve que c’est motivant comme perspective de travail
Pas sûr qu’être gros suffise!
Je pense qu’avant tout, il ne faut pas être à la merci du client!
Quand celui-ci pèse plus de 20%, il lui est facile d’imposer ses conditions à une entreprise lourdement endettée par les investissements.