Dans les commentaires, l’histoire de cette endroit, de cette fonderie…
http://www.usinenouvelle.com/article/fin-de-l-histoire-pour-la-fonderie-mayennaise-pebeco.N160453
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Ci-dessous un article paru dans ouest-france sur l’histoire de la fonderie.
Fonderie de Port-Brillet : 1622-2011
Des générations et des générations d’ouvriers s’y sont succédé. Le site, près DL;de Laval, ferme définitivement aujourd’hui. Comme un coeur qui cesse de battre.
1622 : haut-fourneau et forêts
Port-Brillet n’existe pas encore, mais les forges sont déjà là. Ce sont les plus importantes de l’Ouest. Elles n’ont pas été implantées là par hasard. Il y a du minerai de fer et le secteur est très boisé. Le haut-fourneau, grand dévoreur de charbon, a besoin de cet indispensable combustible. On y façonne des canons, des boulets et du fer en barres vendu sur des marchés. Le métal finira en clous et en serrures.
1874 : une commune née de la forge
Port-Brillet voit le jour en tant que commune, grâce à l’insistance des forgerons. On prend des terrains à Olivet, d’autres à La Brûlatte. C’est bien l’usine qui crée son territoire et non l’inverse. Pendant des décennies, le dirigeant du site est aussi le premier magistrat de Port-Brillet.
1882 : essor de la fonderie
La concurrence est rude avec les Anglais. Ils ont inventé un nouveau combustible pour le haut-fourneau. Le coke est moins cher que le charbon de bois. Les forges ferment une à une. Deux survivent : celles d’Antoigné (Sarthe) et de Port-Brillet. « Pour 170 200 francs, Armand Chappée se rend propriétaire du site industriel de Port-Brilllet », lit-on dans Les fondeurs à Port-Brillet (1). Il possède déjà celle d’Antoigné. Quand il la rachète, la forge de Port-Brillet est exsangue.
1914 : chair et canons
La France est en guerre et manque de munitions. Le gouvernement de l’époque provoque une réunion au sommet avec les principaux industriels fondeurs de France. Armand Chappée est du voyage. Il revient avec un carnet de commandes qui déborde. Il faut produire obus et grenades, et vite ! Femmes, personnes âgées, soldats rappelés du front… L’usine tourne à plein régime. Pour les dirigeants, c’est la prospérité. La famille Chappée crée à Port-Brillet une salle de cinéma, des bains douches, une salle des fêtes…
1936 : le temps des syndicats
Le syndicat des ouvriers métallurgistes de Port-Brillet (affilié à la CGT) regroupe près de 700 personnes, soit la quasi-totalité du personnel. Cela ne fait pas les affaires de la direction qui voit d’un très mauvais oeil cette « émancipation » ouvrière.
1942 : le temps des scissions
Port-Brillet fait partie des entreprises oeuvrant pour la défense nationale. C’est le temps de la guerre, pas celui des syndicats. Ils en sortent affaiblis et divisés.
1966 : « une ruche »
« L’usine m’a toujours fait l’effet d’une ruche où tout le monde tourne dans un rayon très restreint, rapporte un témoin dans l’Oribus (1). […] Une autre réalité allait s’imposer : le village vivait et respirait autour de l’usine. »
1985 : le temps des dettes
La fonderie emploie 650 personnes mais les caisses de la Société générale de fonderie (SGF), propriétaire depuis les années trente, sont au plus bas. Elle vend ses usines. Port- DL;Brillet fait partie du lot. Un dépôt de bilan plus tard, la fonderie de Port- DL;Brillet bat pavillon Pebeco en 1989.
1997 : le temps des rachats
David Alleaume, cadre du groupe Valois (dont dépend désormais Pebeco) rachète l’usine, fait l’acquisition d’autres fonderies en France, fonde le groupe Focast. Il le revend en 2010 à une multinationale luxembourgeoise. Moins d’un an plus tard, Pebeco est placé en redressement judiciaire. C’est le début de la fin.
Mikaël PICHARD.
(1) Ouvrage paru en 2002, coécrit par Bernard Houel, Jacques Omnès et Rémy Foucault, revue Oribus.
Ouest-France