Trois bâtiments du site de l’ancienne fonderie d’Osne-le-Val récemment restaurés par l’Andra ouvrent ce week-end leurs portes aux visiteurs.
Pour ceux qui ont connu ce site laissé à l’abandon avant le commencement des travaux pilotés par l’Andra, c’est une sacrée métamorphose. Friches, gravats et débris entremêlés ont laissé place à un espace propre, avec une vaste esplanade et trois bâtisses reconstruites : l’emblématique haut fourneau, un pavillon et la centrale électrique.
Le site rénové ouvre ses portes aux visiteurs les 16 et 17 septembre, de 14 h à 18 h, dans le cadre des Journées du patrimoine. Une découverte que certains attendent de longue date pour cet espace fermé depuis 1986 et qui a compté plusieurs centaines de salariés à la grande époque.
En 2014, l’Andra (Agence nationale de gestion des déchets radioactifs) a racheté l’ancienne fonderie d’Art dont les créations sont célèbres dans le monde entier et l’a complètement rénové. On peut dire qu’il y avait du travail ! Laurence Richard, la cheffe de projet de l’Andra, a travaillé de concert avec des architectes locaux puis les différents Architectes des bâtiments de France (ABF) de Haute-Marne pour dessiner le contour de ce projet qui faisait l’objet d’une inauguration ce 13 septembre. A noter que le projet – qui se chiffre à plus de trois millions d’euros – a également bénéficié du soutien bienvenu de la Fondation du patrimoine et de la Mission Bern, de celui de la Région et du ministère de Culture.
Un site pillé
Inscrite à l’inventaire des Monuments historiques depuis 1993, la fonderie du Val d’Osne a vu le jour en 1836. On y produisait du mobilier urbain et de la fonte d’Art décorative (des kiosques, grilles, statues, fontaines). Des pièces que l’on retrouve partout en France et dans le monde. Pour autant, il reste peu de traces du mode de production sur site : celui-ci a été allègrement pillé au fil des années. Après la première guerre mondiale, la fonte d’art est “passée de mode” et le déclin s’est poursuivi jusqu’à la disparition de ce savoir-faire haut-marnais.
Le permis de (re)construire a été livré en 2018 pour les trois bâtiments jugés emblématiques. Les équipes qui se sont affairées ont dû composer avec une contrainte supplémentaire : les nombreuses espèces animales qui ont colonisé le site ! A savoir : plusieurs espèces de chauve-souris, la chouette effraie, le lézard des murailles ou encore le triton palmé. Une autorisation spécifique a été décrochée pour l’exécution des travaux, dans le respect des périodes sensibles en fonction des espèces.
Deux ans et huit mois de travaux
La troisième contrainte portait sur la pollution du site, notamment du fait de la présence d’amiante dans les 3000 tonnes de gravats à évacuer.
Les travaux ont été à l’arrêt forcé en 2020 suite au Covid. Au terme de deux ans et huit mois de travaux – soit 25 000 heures de travail -, le résultat est sans appel. Tout le monde admirait ce 13 septembre le haut fourneau à quatre pans et sa coiffe de zinc appelée à se patiner. Démonté pierre par pierre, il fait de nouveau la beauté et la particularité du Val d’Osne. « L’accès a été maintenu pour les chiroptères et chouettes dans les différentes bâtisses », précise Laurence Richard. La petite mare a également été réinstallée, ainsi que les caves restaurées.
Un petit bijou que le maire d’Osne-le-Val est très fier de faire découvrir. « Il a été refait dans les règles de l’Art », notait Yannick Richard qui rêve de pousser plus loin la renaissance de ce site en y proposant un village d’entreprises ou encore une salle de convivialité.
Sylvie C. Staniszewski
s.chapron@jhm.fr