Paris, un temple de la culture … devenu impossible à entretenir
Les uns à la suite des autres, les hauts lieux parisiens de la culture vont être paralysés pendant plusieurs années pour travaux : après le Grand Palais, la capitale sera bientôt orpheline du Centre Pompidou jusqu’en 2030. Pour les finances publiques, l’entretien du patrimoine culturel est devenu un puits sans fonds, tandis qu’une gestion parfois erratique a alourdi la note.
LES ECHOS 6Par Martine Robert
Faute d’avoir programmé des travaux en temps et heure, le Centre Pompidou va fermer ses portes de 2025 à 2030 . L‘Opéra Bastille et le Palais Garnier vont devoir baisser le rideau respectivement autour de 2027 et 2030 pour des rénovations chiffrées à 100 millions d’euros chacun.
Même sort d’ici peu au Palais de Tokyo où aucune reprise sérieuse du bâtiment n’a été effectuée depuis 1937. Quant à La Cité des sciences et de l’industrie, elle nécessite de telles interventions qu’il coûterait moins cher de la raser, dit-on. A l‘Ecole des Beaux-Arts de Paris, il a fallu en urgence étayer le Palais des études et sous la cour carrée du Louvre, la pluie s’infiltre… Un inventaire à la Prévert édifiant.
Et pourtant, difficile d’incriminer sans discernement le ministère de la Culture, tant la France regorge d’un patrimoine historique emblématique, auquel sont venus s’ajouter les édifices du XXe siècle des années Lang-Mitterrand. « Le budget affecté aux monuments publics et les soutiens accordés à ceux privés, représentent 1,2 milliard d’euros.
Mais c’est un puits sans fonds. Et nous avons beau prévoir l’entretien, il y a toujours des dépenses absorbées par des urgences », plaide Jean-François Hébert, directeur général des patrimoines et de l’architecture au ministère de la Culture, qui veille sur 46.000 édifices classés ou inscrits.