Le Monde –
Si aucune offre viable financièrement n’est déposée avant le 19 novembre, la Société aveyronnaise de métallurgie pourrait fermer ses portes, privant 340 salariés de leur emploi.
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Lors d’une grève des employés de la Société aveyronnaise de métallurgie en grève, à Viviez, le 10 mars 2021.
Le temps presse. Il ne reste qu’une poignée de jours à un repreneur pour manifester son intérêt pour la fonderie Société aveyronnaise de métallurgie (SAM), installée à Viviez, dans l’ancien bassin houiller de Decazeville (Aveyron). Le 16 septembre, le tribunal de commerce de Toulouse prononçait la liquidation judiciaire avec poursuite d’activité pour une durée de trois mois de ce fabricant de pièces automobiles (carter d’huile, support moteur, entraîneur de moteur d’essuie-glace), placé en redressement judiciaire en décembre 2019.
Il fixait une date butoir pour examiner des candidatures. « Si, le 19 novembre, il n’y a aucune lettre d’intention ou projet de reprise, c’est la liquidation directe », alerte Sébastien Lallier, délégué syndical CGT et secrétaire du comité social et économique. La cessation de l’activité conduirait à la suppression des 340 emplois.
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Les salariés ont encore des raisons d’y croire. Patrick Bellity, qui a été le patron jusqu’en juin 2016, quelques mois avant le rachat par le géant chinois de l’aluminium Jinjiang, est sur les rangs. « Je ne peux me résoudre à laisser la SAM disparaître sans l’en empêcher, se justifie ce candidat potentiel dans un communiqué. Aussi ai-je exprimé à l’Etat, à la région et à Renault, aux partenaires obligés, que j’étais de nouveau disponible afin d’étudier rapidement, avec leurs concours, la solution la plus adaptée au sauvetage de la SAM. » En juin, l’industriel proposait, avec l’aval des salariés, une première offre de reprise, jugée fragile financièrement par le cabinet d’audit Grant Thornton, mandaté par l’Etat et les administrateurs judiciaires.
Renault, clé de voûte des négociations
Selon nos informations, la seconde mouture inclurait à peine 135 emplois et nécessiterait une dizaine de millions d’euros d’aide financière. L’Etat, actionnaire de Renault, client quasi unique de l’usine, fait preuve de réserves à son égard. « Nous attendons un projet écrit de sa part, qui tient compte des faiblesses pointées », prévient Bercy. Carole Delga, la présidente (PS) de la région Occitanie, n’est pas emballée par cette proposition. « Mes services ont travaillé, lundi 8 novembre, avec M. Bellity. Il s’avère que son offre demande à être retravaillée », explique la présidente, qui promet de venir « en aide à un acteur industriel, avec des subventions et des prises de participation au capital ».
Dans l’Aveyron, mobilisation pour sauver la fonderie automobile SAM
Face à l’urgence sociale, la dirigeante de la région réclame qu’un délai supplémentaire soit accordé par le tribunal de commerce aux repreneurs potentiels pour finaliser leurs propositions et exhorte Renault, clé de voûte des négociations, « à tenir ses engagements en volume de commandes, de part la nécessaire solidarité dont il a bénéficié depuis une vingtaine d’années ». Car, à la SAM, c’est l’équipementier automobile qui dirige. « Il fait nos fins de mois, admet Sébastien Lallier, entré à l’usine en 2005. Il a injecté 10 millions à 12 millions d’euros en tout pour qu’on lui fournisse les pièces dont il a besoin. »
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