« J’ai vu la Fonderie fonte se construire et aujourd’hui 31 juillet elle est toute détruite » –
France Bleu –
Un économiste de l’université de Poitiers parle d’un « coût humain extrêmement élevé »
« Le fait de perdre son emploi, de se retrouver au chômage, en terme de coût psychologique, c’est un choc équivalent à découvrir que l’on a une maladie grave », explique Stéphane Mottet, économiste à l’université de Poitiers.
« Sur les 300 personnes qui vont perdre leur emploi, combien vont réussir à en retrouver un rapidement ? Combien vont pouvoir en retrouver un sur place ? Est-ce que les gens vont être obligés de déménager ? Quand vous avez un crédit à rembourser, que votre conjoint travaille sur place, est-ce qu’il faut bouger ? Vous voyez toutes les questions que cela entraîne, c’est une source d’angoisse absolument considérable », ajoute le docteur en économie.
D’après l’intersyndicale, sur les 290 salariés bientôt licenciés, 84 d’entre eux ont déjà des projets d’avenir, qu’il s’agisse de reconversion, de reprise ou création d’entreprise, ou encore de départs en retraite anticipée. Certains vont devenir auxiliaire ambulancier, d’autres chauffeurs routiers ou encore soudeur.
Après la notification officielle de la liquidation judiciaire aux représentants du personnel cette semaine, les mandataires devraient se réunir ce samedi. Les discussions autour du Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) devraient s’étendre sur la première semaine d’août, avant une validation de la part de la Direccte (Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi). C’est à la suite de ce feu vert que les lettres de licenciements seront adressées.
Fin des années 1980 début 1990 l’entité Fonderies du Poitou, Aluminium et Fonte, comptait à minima 1000/1200 personnes + les intérimaires.
A cette époque là cette filiale était une pièce maîtresse dans le dispositif de production des moteurs: culasse d’un côté et carters cylindres de l’autre.
Premier accroc côté fonte: le carter cylindres du moteur G ainsi que son carter chapeau n’ira pas à FDP mais chez Luzuriaga en Espagne appartenant depuis à la grande coopérative basque espagnole Fagor.
Pourquoi, même en étant très proche du projet je n’ai jamais su pourquoi, décision d’entreprise dirons-nous.
Après la cession de ses fonderies à Teksid filiale de Fiat, FDP n’aura pas non plus le carter cylindres du moteur E, moteur qui va s’avérer être le fer de lance moteur de Renault dans les années 1990/2000. Diesel ~1,5 L il sera monter sur Clio, la famille Mégane, entrée de gamme Laguna, Kangoo.
FDP produira du carter cylindres moteur D, moteur F puis M mais en appoint.
Côté aluminium, même schéma directeur, Montupet qui était au début un fournisseur d’appoint deviendra un fournisseur majeur accompagné quelques temps après par Nemak.
Un autre fait surviendra dans les années 2000: consulté par Toyota produire un carter cylindres, il ne sera finalement pas retenu.
Un ou plusieurs clients extérieurs à Renault puis Fiat est ce qui à toujours manqué à FDP.
Après la cession à Teksid, une quantité de repreneurs coté aluminium comme côté fonte vont se succéder sans jamais rien apporter à cette entreprise mais en la « saignant » pour essayer d’en tirer un maximum de subsides et malheureusement elle n’est pas la seule à connaître ce sort.
Prouesse technologique mais process pointu à régler et à maintenir, rendement technico-économique défavorable, ces facteurs ont peut-être pesés lourds dans son devenir mais FDP à toujours été également une entreprise très difficile à gérer socialement.
Au revoir FDP nous ne vous oublierons pas !
Finalement un destin assez proche de celui de la fonderie de la Francaise de Mécanique à Douvrin :
un process pointu à régler et à maintenir, mono-client, quasi mono-produit, mais sans les repreneurs externes.
Piwi : bien vu en effet
Bonjour Michel,
Je pense que tu veux parler du Carter-Cylindres K9 (Diesel) , et non E … FDP a produit différents Carter-Cylindres pour certaines variantes du moteur K4 (essence), mais les volumes des moteurs K Diesel étaient sans comparaison avec ceux des moteurs K essence depuis les années 90 jusqu’à il n’y a pas très longtemps (2016 – Dieselgate) …
En 2019, Renault décide (enfin !) d’affecter une partie des volumes du CCyl K9, Gén 8, dernière génération du moteur K9, qui permettra de satisfaire à la norme Euro 6 D Full. Ce moteur doit être produit jusqu’à fin 2023 … L’autre partie des volumes devant être assuré par le concurrent espagnol Luzuriaga .
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Après un développement/industrialisation assez laborieux, assuré par notre ami Jean-Marie, les échantillons initiaux ont été coulés, livrés et usinés avec des résultats exceptionnels, jamais vu en termes de Qualité …
FDP était prêt à démarrer la production de ce CCyl en série à partir de Sept/Oct 2020 … Décision de Renault : Arrêt du « business » K9 Gen 8 avec FDP, Luzuriaga livrera la totalité des volumes … Pourquoi ? … Une autre décision d’entreprise !