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Par : piwi
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lundi 28 Nov, 2022
Catégorie : Economie

L’industrie face à la fin de l’énergie à petit prix et infinie

L’UNION –

L’envolée des prix de l’électricité et du gaz met les industriels, qui n’avaient pas engagé leur transition énergétique, au pied du mur. Des gros investissements sont nécessaires. Mais les petites actions marchent aussi.

Un mégawattheure de gaz coté pendant des mois sur les marchés de gros à moins de 20 euros qui s’envole pendant l’été à plus de 300 euros. Son homologue électrique qui passe la barre inimaginable des 700 euros. Les patrons, directeurs financiers et préposés aux approvisionnements ont pu tomber de leur chaise durant cette stupéfiante année 2022. Un mythe s’est écroulé, celui d’un gaz et d’une électricité infinis et durablement bon marché.

Pour les gazo-intensifs et les électro-intensifs, qui ont besoin d’énormément de gaz ou d’électricité pour faire par exemple couler le métal ou cuire du verre, l’énergie est devenue la préoccupation numéro 1. « C’est ce qui nous occupe presque jour et nuit », ne cachait pas en septembre Alexandra Dumont, directrice générale du groupe Lebronze alloys, spécialiste des alliages cuivreux et de nickel, dont le siège et la principale usine se trouvent à Suippes (Marne). L’entreprise Manufactory Ever Grès (MEG), qui fabrique des carrelages à Oiry (Marne), a fait savoir qu’elle devrait affronter une facture énergétique en croissance de… 460% !

Deux profils de dirigeants, ceux qui avaient anticipé, et les autres…

Les industriels travaillent bien sûr à trouver les contrats d’approvisionnement les moins exorbitants possibles. Mais surtout, ils cherchent par tous les moyens à économiser, l’énergie la moins chère étant toujours celle que l’on ne consomme pas.

 « Je ne dirais pas qu’avant, il n’y avait pas de prise de conscience de la problématique de l’énergie, mais 
 clairement aujourd’hui il y a une lame de fond autant au niveau des dirigeants que des équipes 
 opérationnelles», témoigne Louis Fiers, conseiller développement durable à la Chambre de Commerce et 
 d’Industrie du Grand Est. Son service, modeste à l’échelle de l’immensité du défi qui s’impose à toute 
 l’industrie, est depuis la mi-2022 submergé par les demandes de rendez-vous de patrons sollicitant un 
 diagnostic et des propositions d’actions pour consommer moins.

D’abord des changements de comportements et de process
Faire des économies n’est pas toujours sorcier. « Je visite des usines tous les jours et je vois tous les jours des leviers d’amélioration, ce ne sont pas forcément de gros investissements, ce sont des changements de comportements humains et de process », confie le conseiller en développement durable.

Pour faire des économies, il faut d’abord savoir quelles sont les consommations des divers postes de son usine. Cela ne coule pas de source. « Aujourd’hui trop de sites industriels n’ont qu’un seul compteur, on ne sait pas combien les bureaux consomment par rapport aux lignes de production », constate M. Fiers.

« Avant, les projets d’économie d’énergie avaient dû mal à passer le stade du retour sur investissement, avec l’augmentation du prix de l’énergie, on les ressort, ils sont priorisés

Avec des spécialités moins énergivores que d’autres, Timothée Duguit est-il à l’abri des soucis ? « Je souffre du manque de composants électroniques et surtout d’un manque de personnel », répond-il. Évacuez un problème et d’autres arrivent. Tel est le quotidien de l’entrepreneur.

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