un petit village des Ardennes, l’usine de cuivre va pouvoir continuer à résonner du bruit des machines. Au moins pour un an. Il s’en est fallu de peu. Depuis des mois, le site et ses 350 salariés étaient menacés. Mis à mal par la crise, l’italien KME, propriétaire des lieux, avait décidé de fermer une des unités-clés de Fromelennes, la fonderie. Une installation ancienne, déficitaire et un peu trop souvent en panne. « Ce n’est pas là que KME a investi, c’est clair », explique un salarié. Or, sans fonderie, le personnel ne donnait pas cher des ateliers de transformation. Cela aurait signé la fin d’un site historique, ex-Pechiney, où l’on travaille le cuivre depuis 1817.
Mais le 15 janvier, bonne surprise : la procédure de fermeture est annulée. « Ce n’est pas un miracle, commente Rachid Belkebir, le représentant de l’intersyndicale CFDT-CGT. Après l’annonce de la fermeture, on a réorganisé le travail, traqué les économies possibles, et amélioré la productivité de 30 % en six mois ! Cela a amené la direction à revoir ses plans. » D’autant que le personnel s’est engagé à gagner de nouveau 5 % en productivité cette année. Fromelennes est – provisoirement – sauvé.
Ça craque. Ça crisse. Ça coince… Fromelennes résume les dangers qui guettent de plus en plus d’usines françaises. Des sites souvent anciens, mal organisés, sous-utilisés, peu rentables. Les premiers menacés en cas de difficultés. Pour le dire en un mot, vétustes.